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Ode à la liberté

Anne Le Touzé / ag4 novembre 2009

L'intervention d'Angela Merkel devant le Congrès a fait une forte impression auprès des éditorialistes allemands. Du coup, la ratification du traité de Lisbonne par le président tchèque est reléguée au second plan.

Parcours sans faute pour Angela Merkel au CapitolImage : AP

Angela Merkel, commente la BILD, a réussi à plaider pour l'amitié germano-américaine en faisant appel à l'histoire commune des deux pays, mais aussi à son histoire personnelle. Elle a parlé de sa vie derrière le mur, de ses désirs et de ses rêves. Et de la manière dont la liberté les a fait devenir réalité. C'est le rêve américain version allemande. Et parce que ce rêve est crédible, le discours d'Angela Merkel est un succès qui laissera des traces en Allemagne et aux Etats-Unis.

La Frankfurter Rundschau salue l'art avec lequel Angela Merkel a réussi son voyage au pays des maîtres de la mise en scène. La chancelière a su résumer l'essence de la relation transatlantique : éloges et remerciements pour les alliés, mais aussi appel aux responsabilités, notamment dans le dossier de la protection climatique.

Image : AP

Die Welt

estime que la chancelière a saisi la chance du moment. Elle a parlé du 9 novembre, jour de la chute du mur de Berlin, mais aussi de la Nuit de Cristal. Elle a remercié les pilotes du pont aérien, le démocrate Kennedy, le républicain Reagan. Ce discours, résume le journal, a été l'un des plus forts de son mandat. Il serait bon qu'elle prononce une allocution du même genre devant le Bundestag. Mais l'Allemagne est-elle trop terre-à-terre pour ça ?

Une idée évoquée aussi dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui s'étonne ouvertement de la justesse de ce discours. Est-ce vraiment la chancelière qui a parlé ? Celle que l'on connaît plutôt sobre, loin de tout pathos et de toute magie oratrice ? En prononçant une telle "ode à la liberté" devant le Congrès américain, Angela Merkel doit savoir qu'elle ne peut pas se permettre de proposer moins bien au Bundestag et à l'opinion publique allemande.

On le voit, les journalistes allemands ont été impressionnés par la prestation de leur chancelière outre-Atlantique. Pour le Tagesspiegel, Angela Merkel a même sans doute prononcé à Washington le discours "le plus important de sa vie".

Vaclav Klaus a signé!Image : AP

Un mot, pour finir, sur la ratification du traité de Lisbonne par la République tchèque. Un événement que la Süddeutsche Zeitung résume par le proverbe français "mieux vaut tard que jamais". Avec cette signature, c'est une guerre des nerfs de plusieurs années autour de la réforme de l'Union européenne qui touche à sa fin. L'Europe des 27 va enfin pouvoir parler d'une seule voix à l'étranger et se doter de la fameuse "ligne de téléphone directe" jadis réclamée par Henry Kissinger.