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Offensive de charme russe pour le Sommet Russe-Afrique

Juliette Nichols
27 juillet 2023

Début du sommet entre la Russie et l'Afrique. Le sujet principal sera le renforcement de la coopération économique et humanitaire, mais aussi les conséquences de la guerre en Ukraine pour le continent.

Deuxième sommet économique et humanitaire 2023, Russie - Afrique.
Deuxième sommet économique et humanitaire 2023, Russie - Afrique.Image : Pavel Bednyakov/POOL/AFP/Getty Images

Derrière les mises en scène somptueuses à Saint-Pétersbourg, en Russie, le sommet brille surtout par l'absence de plusieurs chefs d'Etat, comme par exemple Felix Tshisekedi (RDC), William Ruto (Kenya) ou encore Bola Tinubu (Nigeria). Au total, ce sont 49 délégations africaines qui  participent à l'événement, mais avec la présence seulement de 17 chefs d'État. Une forte baisse par rapport à la dernière édition de l'événement, en 2019.

En revanche, les dirigeants de nouveaux alliés russes comme le Mali et le Burkina Faso sont eux bien présents. Ils comptent beaucoup sur la présence des troupes Wagner dans leurs pays pour conserver leur pouvoir récemment acquis à l'aide de coups d'Etat.

République centrafricaine Bangui | Les forces russes de Wagner assurent la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra.Image : Leger Kokpakpa/REUTERS

Groupe Wagner omniprésent en Afrique

Les troupes Wagner assurent également une présence économique, selon Julian Rademeyer. Il est directeur pour l'Afrique orientale et australe du réseau de la société civile, l'initative mondiale contre le crime organisé transnational.

"Wagner s'est développé au fil du temps, partant d'une entité qui passait des contrats purement militaires pour devenir une entreprise aux activités économiques multiples, un réseau dont certains jalons sont des sociétés-écrans qui scellent des alliances, des partenariats à travers le continent africain", explique Julian Rademeyer à la DW. Mais ce n'est pas tout. La Russie reste le premier fournisseur d'armes en Afrique, avec une part de marché de plus de 40 %.

L'influence grandissante de la Russie est aussi dû à un échec de l'Occident ?

En revanche, les volumes d'échanges restent très faibles.  Le commerce entre la Russie et l'Afrique s'élève à 17,7 milliards d'euros sur la periode 2018-2021, contre 254 milliards d'euros avec l'Union Européenne. C'est le cas également des investissements directs étrangers de la Russie. Ils représentent seulement 1% du total sur le continent.

Zimbabwe | Exploitation du lithium à Goromonzi. Les métaux rares sont de plus en plus demandés. Image : Tafadzwa Ufumeli/Getty Images

Un chiffre qui pourrait augmenter dans les prochaines années, selon Yves Ekoué Amaizo, directeur du groupe de réflexion Afrocentricity. C'est surtout l'échange monétaire ainsi que le commerce avec les satellites pour détecter les métaux rares qui joueront un rôle important pour les pays d'Afrique. De son côté, la Russie est à la recherche de métaux rares. Pour l'expert, l'influence grandissante de la Russie est aussi dû à un échec de l'Occident :

"La Russie n'est pas là pour développer les pays en Afrique. L'objectif des Africains quelques-il-soit, c'est la souveraineté de ces pays et leur indépendance. Maintenant, chaque pays choisit sa voie qui peut être acceptable ou pas. Maintenant, cette voie dérange le monde occidental qui était là pendant des années et qui sincèrement n'a pas fait grand-chose", affirme Yves Ekoué Amaizo. 

Offensive charme russe pour les pays en Afrique

L'économie russe est fragilisée par la guerre en Ukraine, et la Russie, isolée par l'Occident, en raison de sanctions. Elle pourrait donc bien se réjouir d'un rapprochement économique et diplomatique envers les pays d'Afrique. Pour la Russie, la rencontre est aussi un moyen de rassurer ses homologues africains. Elle essaie d'ailleurs d'apaiser les inquiétudes vis-à-vis de la suspension de l'accord céréalier.Le président Vladimir Poutine a annoncé lors du sommet la livraison gratuite de 25.000 à 50.000 tonnes de céréales pour le Burkina Faso, le Zimbabwe, le Mali, la Somalie, la République Centrafricaine et la République démocratique du Congo.