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Olaf Scholz en visite de soutien à l'Ukraine

Sabine Kinkartz | Christoph Hasselbach | Georges Ibrahim Tounkara
15 juin 2022

A Kiev, il s’agira surtout pour le chancelier de rassuer les dirigeants ukrainiens quant au soutien militaire de l'Allemagne à l'Ukraine.

Olaf Scholz et Volodymyr Zelensky à Kiev, avant le début de l'invasion russe
Olaf Scholz et Volodymyr Zelensky à Kiev, avant le début de l'invasion russeImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Alors que plusieurs dirigeants occidentaux, notamment le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, ou encore la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, se sont déjà rendus à Kiev, Olaf Scholz ira lui pour la première fois, ce jeudi, en Ukraine, un pays qui a plus que jamais besoin de l’aide militaire de Berlin dans la guerre que lui a imposé la Russie.

Le président ukrainien a multiplié ces dernières semaines, les appels aux pays européens et surtout à l’Allemagne. Et lundi (13.06.2022), dans une interview accordée à la chaîne de télévision allemande, ZDF, Volodymyr Zelensky a été clair : 

"Nous avons besoin de la garantie du chancelier Scholz que l'Allemagne soutient l'Ukraine. Lui et son gouvernement doivent prendre une décision. Il ne doit pas s’agir de jouer les équilibristes entre l'Ukraine et la Russie. D'abord, il y avait les États-Unis, les Tchèques, la Grande-Bretagne, la Pologne, la Bulgarie, les États baltes. L'Allemagne et la France sont arrivées beaucoup plus tard et c'est la vérité. Au début, ils ont promis un soutien politique et diplomatique. Mais à l'époque, au début de la guerre, nous n'avions pas besoin de politique mais d'aide," a expliqué le président ukrainien.

L'Ukraine veut en particulier des armes lourdes dont des blindés allemandsImage : Frank Hofmann/DW

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Les besoins de l'Ukraine

Les autorités militaires ukrainiennes disent avoir besoin de 1000 pièces d'artillerie lourde, d'obusiers, de 300 lance-roquettes multiples, de 500 chars, de 2000 véhicules blindés et 1000 drones. 

Alors que les Britanniques, les Américains et les Européens de l'Est ont tôt fait de fournir d'importants équipements militaires, l’Allemagne n'a voulu envoyer des armes lourdes que lorsque la pression, notamment de Washington, est devenue trop forte.

Il y a quelques jours, le chancelier a promis, outre des chars et des obusiers, le système de défense aérienne Iris-T et des lance-roquettes multiples. Jusqu'à présent, seules des armes légères et des munitions ont été livrées à l'Ukraine.

"Tout est comme nous l'avons annoncé. Nous allons livrer les armes que nous avons promises. L'industrie les a en stock et les prépare pour la livraison.  Cela aurait été une erreur de livrer simplement l'obusier automoteur s2000, l'une des armes les plus modernes et qui possède la plus grande capacité du secteur de l'artillerie dans le monde entier, sans aucune instruction, ni formation. Aujourd'hui, des formations ont lieu en Allemagne. Certains demandent pourquoi il n'est pas livré ? La réponse est simple : parce que les deux choses vont de pair et qu'elles doivent être préparées ensemble. Il en va de même pour le char Guepard" explique pour sa part le chancelier allemand, Olaf Scholz.

Olaf Scholz devrait rassurer Volodymyr Zelensky quant au soutien de l'Allemagne à l'UkraineImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

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Inquiétudes en Europe de l'est

La semaine dernière, lors d'une rencontre à Vilnius avec les chefs d'Etat et de gouvernement de Lituanie, de Lettonie et d'Estonie, Olaf Scholz a déjà pu constater à quel point ses discours et surtout ses actions - ou inactions - étaient perçues de manière critique en Europe de l'Est. Les anciennes républiques soviétiques craignent d'être les prochaines victimes de l'agressivité russe si Vladimir Poutine réussit en Ukraine.

La Première ministre estonienne, Kaja Kallas, regrette le faible soutien de l'Allemagne à l'UkraineImage : Christophe Gateau/pool/dpa/picture alliance

Au sujet des livraisons d'armes, la Première ministre estonienne Kaja Kallas avait déjà déclaré fin avril lors d'une visite à Berlin : "Nous sommes 65 fois plus petits que l'Allemagne. Et nous avons fourni six fois plus d'aide militaire qu'elle".

En revanche, les médias anglo-saxons sont redevenus ces derniers temps un peu plus favorables à Olaf Scholz. "Compte tenu de son histoire et de son histoire politique pacifiste, l'Allemagne aide l'Ukraine plus que beaucoup ne l'attendaient", écrivait le journal britannique "The Economist".

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Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle