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Partenariat AES-OMS pour couvrir les besoins en médicaments

14 septembre 2025

Le Niger, le Mali et le Burkina veulent résoudre la problématique de l'approvisionnement en produits pharmaceutiques en mutualisant leurs productions locales.

Jeune femme pharmacienne se tenant debout
Depuis février 2025, le Niger a créé la Nigérienne des Industries Pharmaceutiques, chargée de la fabrication, la distribution et la commercialisation de médicaments.Image : SIA KAMBOU/AFP/Getty Images

Selon le ministre nigérien de la Santé, l'objectif de son pays, mais aussi du Mali et du Burkina Faso, est d’abord de renforcer la fabrication locale de produits pharmaceutiques pour ne plus dépendre des firmes étrangères. 

Mais cette volonté de souveraineté et d’indépendance de l'AES en matière d’approvisionnement ne peut pas couvrir l’ensemble des besoins en médicaments dans ces trois pays, selon un pharmacien malien joint à Bamako par la DW. 

Le Niger a connu une pénurie de 25 % de médicaments vitaux après le coup d'Etat du 26 juillet. Image : Barbara Debout/AFP/Getty Images

Difficultés dans l'approvisionnement

Seyni Halidou, vit à Niamey, ce pharmacien nigérien explique pour sa part que le circuit d’acheminement des médicaments depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 est devenu long et entravé par des attaques terroristes sur la route entre le Burkina Faso et le Niger.  
"Pour éviter les pénuries de produits pharmaceutique, dit-il, sa pharmacie lance les commandes 3 à 4 mois avant la fin du stock".

A Gaya, ville à la frontière avec le Bénin, certaines pharmacies font également face à de sérieux problèmes d’approvisionnement "de produits de première nécessité tels que les antipaludéens, les antibiotiques, les insulines et même certains médicaments pour les maladies cardiaques, les anticancéreux et les solutés", nous confirme ce pharmacien qui a requit l'anonymat.

"Notre pharmacie s'approvisionne auprès des grossistes nigériens qui se trouvent à Niamey. Mais comme chez eux l'offre n'est pas toujours au rendez-vous, la solution reste de chercher les produits manquants ailleurs comme au Bénin", ajoute le pharmacien.

Les trois pays de l'AES sont dirigés par des militairesImage : Rick D'Elia/ZUMA Press/IMAGO

Disparité des prix et spéculation

Mariama achète tous les mois les produits contre l’hypertension artérielle pour sa maman. Elle se plaint de l’instabilité des prix des médicaments. 

"Natrixam auparavant c’était à moins de 9 000 FCFA mais le prix á augmenté jusqu’à 12 000 FCFA. Il y a aussi un autre produit pour les yeux, c’était le même cas. J’avais l’habitude de le payer à moins de 1 0000 FCFA mais le prix a augmenté parfois je l’achète à 11000 FCFA parfois à12 000 FCFA", explique Mariama qui juge la situation insoutenable. 

Ali, lui, prend des produits pour son fils épileptique "je paie la plaquette de 10 comprimés de phénobarbital à 1000 FCA donc les 10 plaquettes me reviennent à 10000 FCFA contre 5000 FCFA avant. Si cela arrive parce que souvent je n’en trouve même pas.  Donc je vais à Malanville où c'est moins cher."

Le Burkina Faso possède depuis 2022 sa première usine de production de médicaments génériques tel que le paracétamol. Image : BARBARA DEBOUT/AFP/Getty Images

Appui de l'OMS

C’est dans ces conditions de pénurie et de coûts élevés de certains médicaments que Niamey, Bamako et Ouagadougou tentent de renforcer la fabrication locale de produits pharmaceutiques avec le soutien de l'OMS dont le directeur régional pour l'Afrique, Pr Mohamed Yakub Janabi a promis d'appuyer l’initiative. C'était lors d’une rencontre en marge d’une session du comité régional de l’OMS Afrique à Lusaka en Zambie avec les ministres de la santé du Burkina Faso, du Mali et du Niger. 

Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 au Niger, la majorité des produits pharmaceutiques est acheminée via le port de Lomé au Togo.