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L’Onu accuse la Russie de possibles crimes de guerre

Avec agences
22 avril 2022

Le droit humanitaire a été "jeté par-dessus bord" en Ukraine, selon les termes de Michelle Bachelet, la Haute commissaire aux droits de l'homme de l'Onu.

Une Ukrainienne déplore la mort de son mari à Boutcha
Image : Ken Cedeno/UPI Photo/Newscom/picture alliance

"Lors de ces huit dernières semaines, le droit humanitaire international n'a pas seulement été ignoré mais il a tout simplement été jeté par-dessus bord", a déclaré Michelle Bachelet, la Haute commissaire aux droits de l'Homme de l'Onu ce vendredi (22.04), qui estime que les preuves de possibles crimes de guerre commis par l’armée russe s’accumulent de plus en plus.

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Elle en veut notamment pour preuve l’attaque contre la gare de Kramatorsk, frappée avec des armes à sous-munitions et qui a fait 60 morts.

Un bombardement "emblématique de l'incapacité à adhérer au principe de distinction" entre les cibles civiles et militaires, selon Michelle Bachelet qui a également cité le cas du massacre de Boutcha, où l’Onu aurait documenté le meurtre d’un cinquantaine de civils par les militaires russes.

Le Haut-commissariat aux droits de l'homme dénonce ainsi les bombardements contre des zones peuplées, des hôpitaux ou encore des écoles qui sont "en très large majorité" attribuables à l’armée russe. 

C'est sur le site de ce gigantesque complexe industriel que sont toujours retranchés des soldats et des civils ukrainiensImage : Planet Labs/AP Photo/picture alliance

Contrôle total du Donbass

Les forces russes visent "un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine", selon un haut responsable militaire russe. L’enjeu reste de créer "un couloir terrestre vers la Crimée".

Pour le gouverneur de la région du Donetsk, "le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol" où les combats et le siège russe auraient fait 20.000 morts selon les autorités ukrainiennes. La ville continue à résister, bien que Moscou ait annoncé avoir "libéré" ce port stratégique dès jeudi soir (21.04). 

Des combattants ukrainiens tiennent toujours un immense complexe métallurgique, où sont également retranchés des civils.

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Selon le président russe Vladimir Poutine, le pouvoir à Kiev empêche les soldats présents à Marioupol de capituler et assure que "la vie de tous les militaires ukrainiens, combattants nationalistes et mercenaires étrangers est garantie s'ils déposent les armes".

De son côté, l’Union européenne a demandé au chef du Kremlin de garantir la mise en place de couloirs humanitaires à Marioupol ce dimanche, jour de la célébration de la Pâque orthodoxe.

Des forces pro-russes à Marioupol, port stratégique sur la mer d'AzovImage : Chingis Kondarov/REUTERS

La guerre jusqu’à fin 2023 ?

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a jugé "réaliste" la possibilité que la guerre puisse se prolonger jusqu’à la fin de l’année prochaine, au vu de la détermination du pouvoir russe.

Le Royaume-Uni envisage par ailleurs de livrer des chars d’assaut à la Pologne, qui pourrait alors fournir à l’Ukraine ses propres chars de conception soviétique que l’armée ukrainienne sait manier.

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L'Allemagnes’est également engagée à compenser les matériels que les pays d'Europe centrale et de l'Est fourniront à Kiev en les aidant à reconstituer leurs stocks. 

Berlin refuse en revanche de livrer directement du matériel lourd, notamment des véhicules blindés, ce qui vaut de nombreuses critiques au chancelier Olaf Scholz et à son parti, les sociaux-démocrates du SPD, jugés trop favorables à la Russie.

Olaf Scholz s’est dit "agacé" ce vendredi par les accusations contre le SPD. Dans une interview à l’hebdomadaire Spiegel, il estime qu’il s’agit de "présentations falsifiées et calomnieuses de la politique européenne et russe du SPD".

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