Visage de la diplomatie allemande ces quatre dernières années, Annalena Baerbock, 44 ans, a quitté le gouvernement à la suite des législatives anticipées de février dernier.

Ce lundi 02 juin, c’est une nouvelle page de sa carrière diplomatique qui devrait s’ouvrir avec son élection à la tête de l’Assemblée générale de l’ONU.

Face aux tendances isolationnistes aux Etats-Unis et dans d'autres pays, l'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères entend redorer l’image des Nations unies, une institution qui fait de plus en plus face à d’importantes critiques. 

Une ONU qui donne des résultats

"Mon aspiration pour cette présidence est de jeter des ponts par-dessus tout ce qui nous sépare. D’écouter toutes les voix au sein de l’Assemblée générale. De rétablir la confiance et le consensus nécessaires pour faire avancer notre programme commun", dit Annalena  Baerbock pour qui, le monde a besoin d’une ONU forte et au service de la paix. 

"Nous avons besoin d'une ONU qui donne des résultats. Les gens doivent sentir que notre travail fait une réelle différence dans leur vie quotidienne. Cela m'amène à ma deuxième priorité : la charte des Nations unies et ses trois piliers - la paix et la sécurité, le développement et les droits de l'homme. Ils sont profondément liés. La charte des Nations unies confère à l'Assemblée générale un rôle central dans la construction et le maintien d'une paix durable. Il est essentiel de renforcer ce rôle en étroite collaboration avec le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix, car on ne peut maintenir une paix durable sans s'assurer qu'il n'y a pas de pénurie de nourriture, que les gens ont un emploi, que les enfants vont à l'école, que les femmes sont en sécurité", ajoute Annalena  Baerbock.

Une organisation sans véritables pouvoirs

Philémon Yang, ancien Premier ministre du Cameroun, est l'actuel président de l'Assemblée générale de l'ONU, poste traditionnellement réservé aux diplomates de haut rang et attribué par rotation à un Etat membre d'une région différente chaque année.

Selon ce principe, cette présidence tournante doit revenir au groupe des Etats d'Europe occidentale et autres pays (Turquie, Israël, Etats-Unis, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie) pour 2025-2026.

Le diplomate Peter Florin est le dernier allemand à avoir occupé ce poste, au nom de l'ex-Allemagne de l'Est en 1987. Pour la République fédérale d'Allemagne, il s'agit de Rüdiger von Wechmar, au début de la même décennie 1980. 

L'élection du président de l’Assemblée générale de l’ONU est prévue début juin pour une prise de fonction en septembre.

L'Assemblée générale est l’organe principal des Nations Unies qui détermine les politiques de l’organisation.

Elle peut s'exprimer sur toutes les problématiques mondiales. C'est elle qui nomme le secrétaire général, élit les membres non permanents du Conseil de sécurité et décide du budget de l'organisation.

Chacun des 193 États membres des Nations Unies dispose d'un vote égal. Les résolutions et les déclarations de l'Assemblée générale des Nations Unies ne sont cependant pas contraignantes.