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L'Afrique réclame un monde équitable à l'Onu

1 octobre 2024

Lors de la 79e session de l’Assemblée générale de l'Onu, les dirigeants africains ont insisté sur la réforme du Conseil de sécurité, la réforme du système financier international et le changement climatique.

Le président Kényan William Ruto à la tribune de l'ONU
Le président Kényan William Ruto à la tribune de l'ONU le 26 septembre 2024Image : Frank Franklin II/ASSOCIATED PRESS/picture alliance

La 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies s'est clôturée le lundi (30.10.2024) à New York après une semaine intense de débats. Les dirigeants du continent ont réclamé une gouvernance mondiale plus juste et équitable. Mais entre cette réclamation et sa concrétisation, les experts voient un grand écart.

Les interventions des représentants africains ont été à la mesure des demandes de changement de l'ordre mondial émanant du continent. 

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a ainsi déclaré que "la crédibilité des Nations unies et de son Conseil de sécurité dépend de sa capacité à refléter les réalités actuelles du monde, et non celles du siècle dernier". 

Mais quelle portée pour cette demande relayée à la tribune ? À en croire Henri-Désiré Nzouzi, consultant en diplomatie et géopolitique, le changement tant attendu ne viendra pas si les Africains ne parlent pas d'une même voix.

Le président congolais Félix Tshisekedi prononçant son discours à l'ONU le 20 septembre 2024Image : Leonardo Munoz/AFP/Getty Images

"Si les Africains acceptent de siéger sans droit de veto, cela confirme ce que nous pensons depuis 1945 : les pays africains ne sont que des variables d’ajustement utilisées par les puissances quand cela les arrange" explique-t-il.

Selon l'expert "pour se faire respecter, l'Afrique doit d'abord être capable de parler d’une seule voix", car assure-t-il, la question se posera inévitablement sur les deux pays qui bénéficieront de ce siège au Conseil de sécurité.

Réforme du système financier

La réforme du système financier international a également été un enjeu central. Plusieurs dirigeants africains, dont le président ghanéen Nana Akufo-Addo, ont souligné l’importance de réviser les mécanismes de financement du développement, qui continuent de pénaliser les économies africaines.

Dodji Nettey Koumou, spécialiste des questions économiques, nuance toutefois cet appel en mettant en cause la responsabilité des dirigeants africains.

Les explications de Jean-Claude Abalo à New-York

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Selon lui, "la vraie problématique, c'est ce à quoi servent les ressources qui sont accordées à nos États et comment ces ressources sont finalement utilisées".

Pour l'expert, si les chefs d'États africains souhaitent avoir des réformes aussi bien au niveau du FMI que de la Banque mondiale, de tous les systèmes financiers internationaux, "il va falloir qu'ils mettent sur la table des propositions concrètes".

Toutefois Dodji Nettey Koumou doute fort qu'au cours de cette assemblée générale,"ils aient formulé leurs exigences avec clarté."

Changement climatique

Le changement climatique, enfin, reste un défi majeur pour les pays africains. Séna Alouka, directeur exécutif de l'ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement, déplore le fossé entre les promesses et les actions concrètes.

Il affirme que "la dernière estimation du Programme des Nations Unies pour l'Environnement, qui date de 2022, dit que pour aider les pays dits du Sud à pouvoir s'adapter, ces pays auront besoin de 400 milliards de dollars".

Mais, il s'interroge sur ce que l'Afrique a reçu à Copenhague. "Les 100 milliards comme chiffre imposé pour l'action climatique des pays du Nord vers les pays du Sud, on n'a pas tenu compte de nos estimations réelles des besoins. Aujourd'hui, il y a davantage de nouveaux défis" assure Séna Alouka.

L'Assemblée générale de l'Onu a sans surprise aussi été un terrain d'empoignades entre les puissances mondiales. Des empoignades dont l'Afrique s'est retrouvée au centre, de gré ou de force.

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