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L'opposition centrafricaine appelle à bloquer le référendum

30 juin 2023

Bangui veut tenir un référendum constitutionnel le 30 juillet prochain. Le CRT appelle à empêcher son organisation.

Faustin-Archange Touadera, président centrafricain
Faustin-Archange Touadera est en fonction depuis mars 2016. Il a été réélu en décembre 2020. Image : picture-alliance/AP Photo/B. Curtis

Le président centrafricain a annoncé, fin mai, l'organisation le 30 juillet d'un référendum constitutionnel. Même si le contenu du projet de Constitution n'a pas été dévoilé, son adoption pourrait "remettre les compteurs à zéro" et ainsi permettre à Faustin-Archange Touadéra de briguer un troisième mandat en 2025, s'il le souhaite, selon Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président centrafricain.

"Tout citoyen a le droit de faire échec par tous les moyens" (J-F Akandji-Kombé)

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Une hypothèse que rejette l'opposition et les principaux groupes rebelles qui contrôlent encore une partie du pays. Ces derniers accusent le président Touadéra de vouloir demeurer "président à vie".

Au micro de Eric Topona, la réaction de l'opposant Jean-François Akandji-Kombé, président du Conseil de résistance et de transition (CRT) et professeur de droit public à Paris.

Retranscription de l'interview

Jean-François Akandji-Kombé : Le Conseil de résistance et de transition, bien évidemment, maintient sa position qui est conforme à l'état de droit dans notre pays. Il n'aura échappé à personne que ce référendum fait partie des éléments qui avaient été déclarés inconstitutionnels par la Cour constitutionnelle, ce qui avait entraîné la révocation particulièrement violente et ignoble de la présidente de la Cour constitutionnelle et en ce qui concerne également l'objet de ce référendum, et d'ailleurs maintenant, les choses sont des plus claires, puisque celui qui a été chargé de ce référendum, qui n'est autre que le vice-président de l'Assemblée nationale, a dit très clairement hier que l'objet de ce référendum, c'est d'effacer le tableau pour que Touadéra reste au pouvoir.

DW : Vous n'approuvez donc pas l'organisation de ce référendum du 30 juillet prochain mais le pouvoir à Bangui, lui, y tient. Est-ce que vous ne vous retrouverez pas sur le bord de la route ?

Jean-François Akandji-Kombé : La question n'est pas de savoir si moi, personnellement, je sors perdant, si le Conseil de résistance et de transition en sort perdant. La question est de savoir : est-ce que le pays va gagner ?

DW : Et c'est pourquoi vous allez appeler les Centrafricains à boycotter ce référendum ?

Jean-François Akandji-Kombé : Le CRT ne participera d'aucune manière à cette opération référendaire. Et ce que vous dites serait une participation à la campagne en appelant à voter non. Notre position est de faire échec à la tenue du référendum.

DW : Oui, un référendum qui aura lieu tout de même le 30 juillet, sauf si le scrutin est reporté à la dernière minute...

Jean-François Akandji-Kombé : Nous appelons tous nos compatriotes à ne pas laisser se dérouler les opérations de préparation de ce référendum avec une consigne très claire : il ne faut pas toucher aux personnes parce que ce sont nos frères et nos sœurs. Mais en dehors de cela, tout citoyen, dans cette lutte et dans cette résistance, a le droit de faire échec par tous les moyens.

DW : Et dites-nous quels sont ces moyens ? 

Jean-François Akandji-Kombé : Vous permettrez que je ne vous le dise pas ici. Nous avons à faire à un pouvoir de répression qui est bien organisé et que je ne sous-estime pas. Notre réussite dépend également de notre capacité à ne pas leur délivrer nos plans.

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