Oui à l'intégration, non à l'assimilation !
28 février 2011"Oui à l'intégration, mais non à l'assimilation !" C'est le credo de Recep Tayyip Erdogan, qui souligne que tous les Turcs d'Allemagne devraient certes apprendre la langue du pays d'accueil, mais ne devraient pas se détacher de leur propre culture.
Un discours plus souple en fait que celui prononcé à Cologne, il y a trois ans, lorsque le Premier Ministre turc avait suscité un tollé en martelant que personne ne pouvait exiger de ses concitoyens qu'ils s'assimilent.
La communauté turque compte plus de 2,5 millions de personnes
La communauté turque est la communauté issue de l'immigration la plus importante d'Allemagne. Elle compte plus de deux millions et demi de personnes.
Les problèmes d'intégration sont au cœur des débats en Allemagne, surtout depuis cet été, avec la publication d'un livre très critique à l'égard des musulmans, ouvrage écrit par Thilo Sarrazin, ex-membre du directoire de la Bundesbank, la Banque fédérale allemande. Suite à cette publication, Thilo Sarrazin a été accusé d'incitation au racisme, mais il a été soutenu par une large majorité de la population allemande.
Engagement en faveur de l'apprentissage de l'allemand
Depuis lors, le gouvernement d'Angela Merkel a annoncé qu'il débloquerait 400 millions d'euros d'ici 2014 pour favoriser l'apprentissage de l'allemand par les enfants d'immigrés. Berlin devrait également augmenter le nombre d'immigrés dans les services publics.
Dans son discours d'hier soir, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie voyait avec beaucoup d'inquiétude la xénophobie dans certains pays européens et notamment en Allemagne. Ses propos ont été plutôt bien accueillis par les 10 000 spectateurs réunis à Düsseldorf.
En revanche, beaucoup ont critiqué le fait que le Premier ministre turc utilise son voyage officiel en Allemagne comme plate-forme électorale, en vue des législatives du 12 juin prochain.
Auteur : Carine Debrabandère
Edition : Marie-Ange Pioerron