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Ousmane Gaoual Diallo : "Laissez les événements se dérouler"

28 septembre 2022

Le porte-parole du gouvernement de transition en Guinée met le procès des auteurs du massacre du 28 septembre au crédit de la junte au pouvoir.

Karim Khan, le procureur de la CPI s'exprime devant la presse à l'ouverture du procès à Conakry
Le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, au moins 156 personnes ont été tuéesImage : Souleymane Camara/REUTERS

Le capitaine Moussa Dadis Camara et dix autres anciens responsables militaires et gouvernementaux sont sur le banc des accusés. Tous doivent répondre du massacre de 2009 qui a fait, selon l‘Onu, 156 morts tandis que 109 femmes ont été victimes de viols.

Le porte-parole du gouvernement de transition guinéen, Ousmane Gaoual Diallo, se félicite bien sûr de la tenue de ce procès. Mais il nie aussi qu'il ait pu y avoir un quelconque accord entre le principal accusé, le capitaine Moussa Dadis Camara, et le chef actuel de la junte, le colonel Mamady Doumbouya.

Lisez ou écoutez ci-dessous les réactions de Ousmane Gaoual Diallo.

Ousmane Gaoual Diallo : "Les autorités méritent d'être saluées"

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Ousmane Gaoual Diallo : Il n'y a pas besoin de rassurer et je pense que le simple fait de voir un procès de cette envergure s'ouvrir sur le continent africain mérite d'être salué et mérite que les autorités qui ont concouru à cela soient saluées parce que ce n'est pas tous les jours que des tragédies de cette dimension sont amenées devant les tribunaux.

DW : Deux jours seulement après son retour volontaire à Conakry, l'ancien président de la transition, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été placé, mardi 27 septembre, sous mandat de dépôt, avant son procès qui a donc démarré. Est-ce que le gouvernement guinéen a cédé face aux critiques ?

Ousmane Gaoual Diallo : C'est la procédure qui est comme ça. La procédure judiciaire dans notre pays. Le ministère de la Justice s'est fendu d'un communiqué qui explique pourquoi on en est arrivé là.

Il faut rappeler que Dadis Camara ne s'est jamais soustrait à la justice et il a tout le temps manifesté son désir de répondre quand il va être sollicité, de répondre et d'être présent par rapport au procès. Et ça, il faut quand même le mettre à son crédit.

DW : Pourtant, Monsieur le ministre, beaucoup en Guinée et même à l'étranger, sont convaincus que Moussa Dadis Camara et Mamady Doumbouya ont noué un deal et que tout ce qui se passe actuellement n'est que du bluff.

Ousmane Gaoula Diallo : Tout ça, ce sont des formes de pression qui n'ont aucun sens. Je pense qu'il ne faut pas aussi se faire l'écho des voix les plus extrêmes. Qu'est-ce qu'ils auraient dit ces mêmes personnes si ce procès n'avait pas été diligenté par l'Etat ? Qu'est-ce qu'on aurait dit ? On aurait dit qu'ils sont mariés. Je pense qu'il faut être sérieux.

Il faut qu'on apprécie les choses à leur valeur. Et qu'est-ce que Dadis Camara a à offrir au colonel Doumbouya ?

DW : D'après nos informations, le capitaine Moussa Dadis Camara compterait toujours des soutiens au sein de l'armée guinéenne et également dans sa région natale, la Guinée forestière. Et surtout que le colonel Mamady Doumbouya ne souhaiterait pas s'aliéner le soutien de toutes ces personnes-là.

Ousmane Gaoual Diallo : Non, ce n'est pas une question ethnique. Je pense que tout ceci consiste à continuer à placer l'Afrique sous le prisme de ses tribus. Et ça, ce n'est pas quelque chose de bien et d'appréciable. Je pense qu'il faut regarder les actes qui ont été posés depuis l'avènement du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement - organe de la junte au pouvoir, ndlr).

Tous ces militaires gradés qui étaient des généraux dont certains avaient atteint l'âge de retraite, il les a mis à la retraite sans se soucier de dire est-ce que tel est Forestier ou tel est Peul ou tel est Malinké.

Ce n'est pas comme ça qu'on dirige notre pays. Et ce n'est pas comme ça que le CNRD est en train d'impacter positivement la vie des Guinéens. Je pense qu'il faut saluer cela et laisser les évènements se dérouler sans aller dans des préjugés qui sont souvent de nature à jeter le discrédit sur les institutions et les actes qui sont posés par le CNRD.

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