Helmut Schmidt, un grand Allemand
11 novembre 2015 La FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung compare l'ex-chancelier à ses prédécesseurs et à ses successeurs depuis le début de la République fédérale : "Helmut Schmidt n'aura pas égalé les performances politiques de Konrad Adenauer et d'Helmut Kohl, il n'aura jamais été aussi adulé que Willy Brandt, il n'a pas été non plus le type du copain, comme incarné un temps par Gerhard Schröder, il n'était pas toujours aussi maître de soi qu'Angela Merkel. Cependant, Helmut Schmidt les surpassait tous parce qu'il incorporait à la fois l‘élégance et le pouvoir. Après la guerre, il avait choisi de s‘orienter vers le SPD, le parti de la social démocratie, parce qu'il était plus élégant, plus beau, plus dramatique de travailler pour un parti qui voulait alors concevoir l'avenir, diriger et agir et non pas seulement conserver le statu quo et réagir..."
"Avec la mort de ce grand social-démocrate, le pays perd une instance morale impressionnante, souligne le quotidien Heilbronner Stimme. Schmidt a dirigé la République fédérale au cours de huit années décisives, de 1974 à 1982. Un pays dans la tourmente de défis planétaires: entre la crise économique et la crise du pétrole, entre le réarmement et le terrorisme."
Le quotidien Main-Post résume: "Helmut Schmidt restera dans les mémoires en tant que grand Européen, important homme d'Etat et défenseur engagé des valeurs humanistes. Il occupera à raison une place de choix dans les livres d'histoire."
"Schmidt était un homme réservé, précis dans ses analyses, concis et ferme dans ses propos. Un gentleman hanséatique, plus Bismark qu'Obama. Une personnalité d'une autre époque, relève le quotidien Neue Osnabrücker Zeitung qui conclut : tous ceux qui l'ont connu ne l'oublieront pas. Schmidt est déjà une légende".
Terminons cet hommage par une note d'humour qui aurait sans doute fait sourire le grand fumeur qu'était Helmut Schmidt et qui ne manquait pas non plus d'humour. La taz, die tageszeitung publie sur toute sa première page la photo d'une main (qui pourrait être celle d'Helmut Schmidt) en train d'écraser le mégot d'une cigarette dans un cendrier au couvercle chromé mais dont le corps ressemble à une urne funéraire avec,en gros titre: "Paix à ses cendres!"