Panama Papers, les secrets de l'argent sale
4 avril 2016"Panama Papers, les secrets de l'argent sale. Ainsi s'intitule la série proposée à partir de ce lundi par la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien a obtenu en premier les documents qui compromettent des responsables politiques, des stars du football ou des milliardaires. Il propose à ses lecteurs un voyage dans un monde parallèle, un monde d'ombres dans lequel des gens dissimulent des fortunes s'élevant à plusieurs millions. Certaines opérations qui se déroulent dans ce monde sont légales, mais beaucoup d'autres ne le sont pas. Souvent, le transfert de gros sous dans des paradis fiscaux, par l'intermédiaire de sociétés écrans, sert uniquement à masquer des activités criminelles et leurs auteurs. L'enquête révèle pour la première fois à quel point le problème des sociétés offshore est gigantesque et combien il est urgent que la communauté internationale agisse, écrit le journal.
Un scandale ancien
Comme le souligne la Frankfurter Rundschau, les noms incriminés sont nouveaux, mais le scandale, lui, ne l'est pas. Le fait que Panama soit un paradis pour ceux qui trompent le fisc ne surprend personne. Ce pays d'Amérique centrale est sur la même liste que le Luxembourg, l'île de Jersey,Singapour et beaucoup d'autres. De la même façon, il y avait déjà suffisamment d'arguments pour lutter contre l'évasion fiscale avant les Panama Papers. Frauder, c'est réduire les Recettes des Etats. C'est détruire les sociétés. C'est faire de la concurrence déloyale. Les nouvelles révélations doivent donc avant tout servir de motivation pour s'attaquer plus fermement encore qu'avant à ce genre de manipulations.
Un accord controversé et provisoire
"L'Europe a rompu sa promesse", écrit die Tageszeitung. Elle obtient les images qu'elle souhaitait apparemment ne pas voir : des réfugiés qui sont enfermés dans des camps contre leur volonté. Des policiers qui "reconduisent" des victimes de guerre civile tels des prisonniers en Turquie. Des manifestants qui protestent contre des Syriens qu'ils refusent d'accueillir. Où est donc l'aide de l'Union européenne promise à la Grèce ? Où est la promesse de Bruxelles de ne pas recourir à des expulsions de masse ? Où sont passées les règles, s'interroge die Taz. La Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque elle aussi ces images violentes que personne ne veut voir. Sauf que pour le moment, faire, aux portes de l'Europe, la différence entre ceux qui doivent être protégés et les autres est la seule solution pour contrôler les flux migratoires. Le corridor humanitaire ainsi créé n'est cependant qu'un début et il ne remplace en aucun cas une politique migratoire intelligente.