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L'UPC s'en remet à la justice burkinabè

Charles Bako
16 février 2023

L'Union pour le progrès et le changement (UPC) a saisi la justice pour contester l'interdiction de la tenue d'une réunion à Ouagadougou.

Le chef de l'opposition Zephirin Diabre sur un podium
Le chef de l'opposition Zephirin Diabre s'adresse à un rassemblement dans la capitale burkinabé Ouagadougou, le 29 septembre 2018 Image : Olympia de Maismont/AFP

La junte militaire au pouvoir veille au respect de l'acte officiel de suspension des activités des partis politique. Le ministre en charge de l'Administration territoriale, le colonel Boukaré Zoungrana, a ainsi rappelé par courrier, aux responsables de l'Union pour le progrès et le changement, la suspension des activités des partis et formations.

Moussa Zerbo, membre du bureau politique national de l'UPC, explique que le communiqué du ministre en charge de l'Administration revient à interdire leur réunion qui devait se tenir samedi prochain.

''L'Union pour le progrès et le changement a souhaité, dans le cadre de ses activités statutaires, tenir sa session du bureau politique national le 18 février. Donc en date du 6 février, nous avons adressé une correspondance au ministère de l'Administration territoriale, conformément à la loi en vigueur, pour l'informer de cette décision que nous avons prise'', et de poursuivre : 

''L'Union pour le progrès et le changement est un parti républicain qui est respectueux des valeurs de notre société, il a été décidé, au vu de cette décision, de saisir les juridictions compétentes en la matière pour pouvoir apprécier'', affirme Moussa Zerbo. 

''Les partis politiques n'ont pas de droits à exiger''

L'UPC avait annoncé vouloir organiser une réunion de son bureau politique le 18 févrierImage : Olympia de Maismont/AFP/Getty Images

Le "parti du lion" a donc saisi la justice et attend que le juge des référés statue sur sa demande. Pour le moment, les autres partis et formations observent une attitude prudente car une réforme est prévue qui visera à limiter le nombre de partis politiques.

Pour l'analyste Idrissa Ouédraogo, la crise dans laquelle se trouve plongé le Burkina Faso, justifierait cette atteinte aux droits des partis. 

 ''En temps de guerre naturellement, la liberté, notamment politique, n'est pas une fin en soi. Je pense qu'aujourd'hui, un coup d'Etat ne se justifie pas dans un Etat de droit normal, mais face aux questions impérieuses et à la survie de la nation, ces questions se posent. Face à la survie de la nation, les partis politiques n'ont pas de droits à exiger'' explique à la DW Idrissa Ouéadraogo.

Des raisons de sécurité nationale

La junte au pouvoir devrait bientôt prendre de nouvelles mesures qui viendront confirmer ou non la suspension des activités politiques.

Le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a par ailleurs reçu une délégation de la Commission nationale indépendante qui lui a remis son rapport 2021-2022.

Ibrahim Traoré a cherché à rassurer la délégation des efforts qui sont faits pour créer un climat sécuritaire favorable à la tenue des prochaines élections, dont la date reste toutefois toujours non précisée.