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La participation allemande à la Minusma toujours supendue

Marco Wolter | Avec agences
15 août 2022

L’armée allemande se limite actuellement à assurer la sécurité des camps militaires en attendant des renforts qui pourraient arriver encore cette semaine

Deux soldats allemands discutent sur le tarmac de l'aéroport de Gao
Les relations entre la junte militaire et les forces étrangères présentes au Mali ne cessent de se dégraderImage : Arne Immanuel Bänsch/dpa/picture alliance

Les opérations de l’armée allemande au sein de la Minusma restent suspendues jusqu’à nouvel ordre. L’annonce en a été faite vendredi dernier (12.08), alors que l’armée allemande n’avait pas pu effectuer une rotation de son effectif au Mali. Bamako aurait interdit à la Bundeswehr de survoler le territoire malien.

Le gouvernement allemand s’est exprimé ce lundi (15.08) sur le sujet et sur le sort des soldats allemands stationnés au Mali.

"La situation reste inchangée pour les soldats allemands sur place", a expliqué le porte-parole du ministère allemand de la Défense. Même si l’action de l’armée allemande se limite actuellement à assurer la sécurité des camps militaires. La participation aux missions de reconnaissance de la Minusma sont quant à elles suspendues.

Et ce sera le cas "tant que nous ne parviendrons pas à acheminer des renforts", a insisté le porte-parole.

Nouveau vol prévu ce jeudi

Le contingent allemand compte près d’un millier de soldats au Mali. Environ 140 soldats devaient y être transférés la semaine dernière. Dans le même temps, quelque 110 membres de la Bundeswehr devaient quitter le Mali par avion. C'est cet échange qui n’avait pas pu se faire.

La ministère allemande des Affaires étrangères avait effectué une visite au Mali au mois d'avrilImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Une nouvelle tentative est toutefois prévue dès cette semaine. La Bundeswehr part du principe qu’un vol pour assurer la rotation aura lieu ce jeudi encore, soit le 18 août.  

Une porte-parole du gouvernement a rappelé ce midi que l’Allemagne restait "disposée à participer aux opérations de l'ONU au Mali", à condition que la sécurité de ses soldats soit assurée, et donc qu’elle puisse notamment faire tourner ses effectifs. 

Parler d’une éventuelle évacuation des soldats allemands n’est pas à l’ordre du jour, selon le ministère de la Défense. 

Il en va de même pour la soixantaine d’auxiliaires maliens qui travaillent pour l’armée allemande, que ce soit au sein de la Minusma ou de l’EUTM, la mission de formation de l’Union européenne.

Ces auxiliaires agissent entre autres comme traducteurs, comme conseillers et intermédiaires avec la population

Le ministère allemand des Affaires étrangères emploie également une poignée de ressortissnats maliens.

Le Mali n'est pas l'Afghanistan

Dans les deux cas, il n’existe pas de menace contre eux et donc aucune raison de parler de leur évacuation, selon le gouvernement, qui assure suivre la situation de près.

L'évacuation des auxiliares afghans n'avait pas été suffisament anticipé au moment du départ de la colaition interantionale en Afghanistan Image : Airman Edgar Grimaldo/U.S. Air/Planet Pix via ZUMA Press Wire/picture alliance

La question du sort des auxiliaires est un sujet sensible depuis le fiasco du retrait de la coalition internationale en Afghanistan il y a un an. Un retrait mal préparé. L’évacuation des milliers d’auxiliaires afghans, considérés comme des traitres par les talibans, est toujours en cours. Quasiment 400 aides attendent toujours de pouvoir rejoindre l’Allemagne. 

"Nous avons tiré les leçons de l'expérience en Afghanistan", a répondu le porte-parole du ministère la Défense. Pour lui, "la situation au Mali n'est pas du tout comparable à celle des forces locales en Afghanistan."