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Pas de limitation du nombre de mandats présidentiels en Algérie

Georges Ibrahim Tounkara4 novembre 2008

Le président Abdelhaziz Bouteflika propose une modification de la constitution pour permettre au chef de l'Etat de briguer un nombre illimité de mandats. Le projet de texte devrait être soumis au Parlement

Abelhaziz Bouteflika entend rester à la barre le plus longtemps possible

Cinq jours après son discours devant la Cour suprême, le président Boutéflika a exposé hier, devant le Conseil des ministres réuni spécialement, les grands axes de la révision constitutionnelle qu'il compte soumettre au Parlement. Il a, par ailleurs, saisi le Conseil constitutionnel, sur son intention de faire reviser la loi fondamentale.

La proposition de Abdelaziz Bouteflika comporte quatre amendements importants. Il s'agit, d'abord, du fameux article 74 qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Le nouveau texte stipule que l'amendement proposé à l'article 74 maintient que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans et dispose que le président de la République est rééligible. Le président Boutéflika justifie ce changement par le fait que la véritable alternance au pouvoir émane du libre choix du peuple lui-même lorsqu'il est consulté en toute démocratie et en toute transparence, à travers des élections libres et pluralistes.Le deuxième grand amendement concerne la relation entre le président de la République et le gouvernement. C'est ainsi que le vocable «chef du gouvernement» est remplacé par celui de Premier ministre. En plus, la nouvelle mouture stipule que le Président peut nommer, au même titre que le Premier ministre, un ou plusieurs vice-Premiers ministres.

La Kasbah en plein coeur d'Alger.Image : picture-alliance

Bouteflika, qui est âgé de 71 ans, n'a pas fait savoir s'il briguerait un troisième mandat à l'issue du deuxième, qui expirera en avril 2009, mais les analystes interprètent ce projet d'amendement de la Constitution comme un signe d'une volonté de rester au pouvoir.

L'opposition voit dans cette révision constitutionnelle une volonté de l'actuel chef de l'Etat d'intensifier son emprise sur le pouvoir, susceptible d'accentuer le malaise politique et économique du pays. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie , le RCD, parti laïque affirme dans un communiqué que Bouteflika cherche à être un président à vie et que cela se traduit par un une volonté d'esclavage de la nation algérienne et de l'ensemble des Algériens. Le Front des forces socialistes, autre parti d'opposition s'est pour sa part dit opposé à cette stratégie d'accaparement, de putsch, et de régression politique et morale.

Des partisans du FLN ,le parti d'Abdelhaziz Bouteflika, à Biska à 400 kilomètres au sud-est d'Alger.Image : AP