Pas de rencontre Zelensky-Poutine en Turquie
15 mai 2025
Pour la première fois depuis mars 2022, soit peu après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, Kiev et Moscou doivent discuter sans intermédiaire. Ces pourparlers de paix directs doivent se tenir ce jeudi (15.05) en soirée ou demain en Turquie.
Mais ce qui aurait pu devenir un événement majeur, avec un Donald Trump qui n'excluait pas une éventuelle venue et un Volodymyr Zelensky prêt à rencontrer Valdimir Poutine, s'est transformé en un rendez-vous diplomatique de second rang.
C'est la "vieille ruse russe", nous explique l'ancien diplomate allemand Knut Abraham. Cette ruse c'est d'"entamer des contacts, des négociations, puis les prolonger et faire semblant d'être intéressé par le dialogue, mais en fait ne pas avancer d'un millimètre".
Donald Trump ne fera pas escale à Istanbul
Sans surprise donc, Vladimir Poutine ne se rendra pas en Turquie. Le chef du Kremlin continue à jouer la montre et ne répond pas à l'invitation de Volodymyr Zelenky. Le président ukrainien s'est entretenu pendant plusieurs heures aujourd'hui avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Pour ensuite annonce qu'il ne sera pas non plus à la table des négociations. Il avait prévenu qu'il ne discuterait qu'avec son homologue russe.
Donald Trump, lui, termine sa tournée au Moyen Orient ce jeudi par les Emirats arabes unis. Pas d'escale donc en Turquie, alors qu'il avait fait planer le doute. Et pour définitivement enterrer tout espoir, le président américain a assuré à bord d'Air Force One ne pas s'attendre à des progrès sur l'Ukraine tant qu'il n'aura pas lui-même rencontré Vladimir Poutine.
Kiev veut avant tout un cessez-le-feu
Au final, ce sont des délégations de second rang qui doivent se rencontrer. Moscou a dépêché à Istanbul des vice-ministres et un conseiller de Vladimir Poutine. L'Ukraine envoie son ministre de la Défense.
Il faut dire que les indicateur étaient déjà au rouge en début de journée. Volodymyr Zelensky ayant qualifié de "pure façade" la délégation russe, pour être traité en retour de "clown" par la diplomatie russe.
L'Ukraine et la Russie restent opposés dans leur façon d'aborder toute négociation. Kiev et ses alliés veulent d'abord un cessez-le-feu avant d'aller plus loin. Moscou, certain de sa supériorité sur le champ de bataille, veut d'abord des concessions, comme l'abandon par l'Ukraine des territoires occupés par la Russie et que le pays n'intègre pas l'Otan.