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Migration : le rôle des passeurs sénégalais

Robert Adé
29 septembre 2023

Les capitaines sénégalais des embarcations joueraient un rôle important dans l'ampleur de l'émigration irrégulière sur les côtes sénégalaises.

Des pirogues sur une plage de Dakar
Le Sénégal a été endeuillé par de nombreux drames de la migration ces dernières annéesImage : Zane Irwin/AP Photo/picture alliance

Les causes des départs des jeunes Sénégalais vers l'Europe ne sont pas qu'économiques. Les capitaines sénégalais des embarcations, les passeurs, joueraient un rôle important dans l'ampleur de l'émigration irrégulière sur les côtes sénégalaises.  

''Je suis parti à Istanbul, en Grèce, en Italie et en Espagne par la mer'', explique Cheikh Seck, 40 ans. Après avoir quitté le pays, il et revenu au Sénégal à Mbour, sa ville d'origine. 

"Les charges familiales sont trop lourdes. Tous les jours, il faut dépenser 7.000 francs CFA pour les trois repas, pour quatre personnes. C’est très difficile. Il n’y a pas de travail", se désole-t-il. 

Ecoutez le reportage au Sénégal...

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Sans capitaines, pas de départs 

Le poids des charges familiales, la rareté des ressources, le manque d'emplois et les faibles revenus sont les raisons souvent invoquées pour justifier l'émigration irrégulière vers l'Europe. 

Pour le président de l'Association nationale des partenaires migrants, Cheikh Diop, ces raisons existent bien, mais dans le même temps, "tous les bateaux partent sur les côtes sénégalaises et un peu en Gambie parce que les capitaines aguerris qui peuvent amener à bon port les pirogues sont exclusivement des Sénégalais. La cible, ce sont ces gens-là. Donc s'ils ne se trouvent plus de capitaines pour les amener en Espagne, cela va s'arrêter !" 

Ecoutez l'interview de Lucile Marbeau du CICR

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Nombreuses disparitions en mer 

Les récentes disparitions d'émigrants sénégalais au large des îles Canaries en Espagne ont obligé le gouvernement à présenter un nouveau plan de lutte contre l'émigration irrégulière, en juillet dernier. 

Mais selon Cheikh Diop, ce plan "de la littérature à usage extérieur”. Selon lui, “cette approche répressive d'endiguement de la migration ne fonctionne pas. Il faut trouver des alternatives aux jeunes. Tant que ce ne sera pas fait, ce sera peine perdue.’’ 

La plage du quartier Golf Tefess à Mbour reste ainsi l'un des principaux points de départ de centaines de jeunes du Sénégal et des pays voisins vers l'Espagne, pour des raisons économiques. 

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais