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Près de 900 personnes exécutées en 2022 dans 20 pays

Matthias von Hein | Georges Ibrahim Tounkara
16 mai 2023

Le nombre d'exécutions enregistrées en 2022 dans le monde a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans selon Amnesty International.

Symbolbild I Justiz I Todesstrafe
Image : Brendan Smialowski/Getty Images

C’est Amnesty International qui le dit dans son dernier rapport publié ce mardi. Au total, ce sont près de 900 personnes qui ont été exécutées en 2022 dans 20 pays, contre au moins 579 en 2021.

l’Iran est le pays au monde qui pratique le plus la peine de mort et les exécutions y sont en forte hausse.

Helge Limburg, député des Verts au Bundestag, se souvient encore très bien du 7 janvier. C'était le jour où Mohammad Mehdi Karimi a été exécuté en Iran.

Le champion de karaté n'avait que 22 ans lorsqu'il a été "assassiné", selon les termes de Helge Limburg.

"J'ai été d'autant plus attristé d'apprendre la nouvelle de son assassinat, c'est ainsi qu'il faut l'appeler, car il n'y a pas eu de procédure légale. Ce jour a d'abord été pour moi un jour de tristesse et de colère, d'ailleurs pour moi et ma famille qui a également participé à la joie et à la souffrance", explique le député allemand.

Helge Limburg n'a pas connu personnellement Mohammed Mehdi Karimi. Mais l'homme politique des Verts avait accepté de parrainer le jeune Iranien. Comme acte politique, par solidarité au mouvement démocratique en Iran et surtout dans l'espoir que son engagement pourrait éviter l'exécution de Karimi.

Manifestation contre le pouvoir iranien le 29 mai 2021 à Cologne en AllemagneImage : Christoph Hardt/Geisler-Fotopress/picture alliance

L'Iran en tête des exécutions

 L'Iran est le pays au monde qui a réalisé le plus grand nombre d’exécutions, selon le rapport d’Amnesty International.

Le nombre d'exécutions dans le pays est passé de 314 en 2021 à 576 en 2022. En Arabie saoudite, il a triplé, passant de 65 à 196. Des chiffres donc en forte hausse. 

"On peut trouver une raison à cela. C'est la reprise des procès et donc la reprise des exécutions après la pandémie de la Covid-19. Mais ce n'est pas la seule raison. En effet, dans les pays autoritaires, on a tendance à utiliser la peine de mort comme un outil de terreur sur la population. C'est-à-dire que dans certains pays, on a étendu le champ d'application de la peine de mort et que des manifestants peuvent être exécutés après avoir été condamnés à mort dans des procès totalement inéquitables", dit Anne Denis, responsable de la commission Abolition de la peine de mort à Amnesty International.

L'Iran et l'Arabie saoudite sont ainsi responsables ensemble de près de 90% des exécutions enregistrées dans le monde, selon l’ONG. Aux Etats-Unis, ce sont 18 personnes qui ont également été exécutées en 2022.

Dans une salle d'exécutions au Texas aux Etats-unisImage : Pat Sullivan/AP/picture alliance

L'Afrique fait mieux

Amnesty International souligne cependant que le nombre total d'exécutions est en réalité "nettement plus élevé" que le chiffre de 883 avancé, car on ignore le nombre précis de personnes exécutées en Chine, en Corée du Nord et au Vietnam.

En Afrique, la tendance est plutôt positive. Le nombre d’exécutions recensées a baissé de 67 % et celui des condamnations à mort de 20 %.

Deux pays ont procédé à des exécutions :  six en Somalie et cinq au Soudan du Sud. La Sierra Leone et la République centrafricaine ont aboli la peine capitale pour tous les crimes tandis que la Guinée équatoriale et la Zambie l’ont supprimée uniquement pour les crimes de droit commun.

Seule fausse note au tableau : l’Egypte qui a exécuté 24 personnes en 2022.
 

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