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Economie

Planète internet : les projets fous des milliardaires du web

18 avril 2019

L'espace est habité par de plus en plus de satellites pour un jour connecter chaque recoin sur Terre à internet.

Le projet Loon de Google pourrait faire sa première au Kenya.
Le projet Loon de Google pourrait faire sa première au Kenya.Image : Getty Images/AFP/M. Melville

"En route pour l'Afrique", dit la Süddeutsche Zeitung. Car c'est le plan des milliardaires des nouvelles technologies. Jeff Bezos par exemple, le patron d'Amazon, voudrait que l'on puisse commander avec un smartphone une paire de lunettes de soleil en plein milieu du Sahara qui serait ensuite livrée par drone.

Mais pour cela, il faut la base, à savoir, une connexion à internet. "En Afrique, presque deux tiers n'y ont pas accès", affirme le journal. "Et s'il y a bien une chose que Jeff Bezos et d'autres milliardaires de la high-tech comme Mark Zuckerbeg de Facebook ou Elon Musk de Tesla ont en commun : ils détestent les zones sans internet."

Et "comme les progrès technologiques ne vont pas assez vite pour eux", la puissance financière de leurs entreprises faisant, ils ont décidé de passer "du rôle de pourvoyeur de contenu et d'exploitant du web", à celui de constructeur d'infrastructures.

Des satellites à petit prix

Le nouveau projet d'Amazon consiste à envoyer près de 3000 satellites dans l'espace pour que toutes les régions d'Afrique aient de la connexion. Elon Musk de Tesla et fondateur de l'agence spatiale SpaceX compte lancer près de 12.000 petits satellites qui tourneraient en orbite à seulement 500 kilomètres de la Terre. L'ensemble du projet coûterait près de dix milliards de dollars.

Deux tiers de l'Afrique n'a pas de connexion internetImage : Getty Images/AFP/P. Utomi Ekpei

Le nombre de satellites va se multiplier par trois en moins de dix ans. "Ces projets sont surtout possibles parce que les entreprises spatiales comme SpaceX et Blue Origin ont fait baisser les prix des lancements. Le temps où seuls les Etats pouvaient se le permettre est révolu."

Même les start-up s'y mettent, nous explique le quotidien, qui prend l'exemple de One Web, financé par les géants du privé comme Coca-Cola mais aussi par le gouvernement du Rwanda. Six mini-satellites ont été lancés au mois de mars.

Et puis, il y a les autres projets. Celui de Facebook, qui travaillerait sur un câble sous-marin pour l'Afrique. Ou celui de Google, qui veut depuis des années faire voler des ballons d'hélium pour propager du réseau. "La technique fonctionne apparemment, et cette année encore le premier projet commercial doit voir le jour au Kenya."

Le Burundi vu par les journalistes en exil

La Tageszeitung a rencontré les journalistes burundais qui vivent en exil à Kigali pour parler du régime autoritaire en place dans leur pays. "Plus personne n'ose lever la tête", raconte l'un d'eux, qui a quitté le Burundi en 2015, quand le président Pierre Nkurunziza avait maté par la force la contestation de la rue contre son troisième mandat. "Lui et son groupe ont mis en place une tyrannie qui donne l'impression que le calme règne dans le pays. Mais il y a des milliers de jeunes gens dans les prisons. Chaque jour des personnes disparaissent, sont battues ou torturées."

La contestation de 2015 contre un 3ème mandat de Pierre Nkurunziza a été violemment réprimée.Image : picture alliance/dpa/D. Kurokawa

Pour un autre journaliste, le climat de tension est d'autant plus fort que "la violence est liée à la préparation des prochaines élections présidentielles et législatives en 2020." Des milliers de soldats et policiers seraient eux aussi en exil depuis 2015 et attendent peut-être le bon moment pour retenter un putsch. Selon les témoignages de la Tageszeitung, "le président Nkunrunziza ne fait pas confiance à son armée. Il vit dans une paranoïa et une panique permanente."

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