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Plus de 20 morts et des blessés au Tchad

Blaise Dariustone
27 novembre 2020

C’est le bilan d’un conflit entre agriculteurs et éleveurs dans la province du Mayo Kebbi-est. Des maisons brûlées, des femmes et des enfants en fuite.

Les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont courants dans plusieurs pays d'Afrique au sud du Sahara.
Les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont courants dans plusieurs pays d'Afrique au sud du Sahara. Image : Reuters/M. Nako

À l’origine de ce drame, la dévastation des champs des agriculteurs du village Bélégramme par les bœufs d’un éleveur-commerçant dont le procès a trainé après avoir été porté devant la justice.

Ce lundi (23.11), un autre troupeau de bœufs a encore investi des champs des éleveurs. Ce qui a mis le feu au poudre déclenchant un premier accrochage avec un bilan d’environ 12 morts.

La riposte... 

Deux jours plus tard, des agriculteurs venus de cinq villages ont été surpris tôt le matin par des assaillants armés de machettes et des flèches faisant un bilan provisoire de 10 morts. Ce qui porte le bilan à plus de 20 morts et des dizaines de blessés.

‘’Nous avons vu des voisins en train de fuir, c’est pourquoi j’ai pris mes deux enfants et nous avons quitté le village. J’ai abandonné derrière moi tous mes biens, les récoltes, les animaux et tout. Je ne sais pas ce que je vais faire. Les hautes autorités doivent trouver une solution à cette situation qui a fait tant de dégâts et qui a trop duré’’, raconte Agnès Gagna, la trentaine révolue. Elle fait partie des  des habitants de Bélégramme obligés de fuir avec leurs enfants pour se réfugier dans un autre village de la région. 

Le gouvernement tchadien entend punir les auteurs et autres complices des crimes perpétrés dans la province.Image : picture-alliance/dpa

Govaga Badjam, un confrère journaliste de la localité qui s’est rendu sur le terrain explique que ‘’c’est un conflit récurrent dans la zone, surtout dans le département de la Kabbia."

"Je me suis promené un peu dans les villages et les témoignages attestent que c’est la mauvaise gestion de ces conflits par les autorités locales qui occasionnent de telles scènes’’, nous confie Govaga Badjam. 

Un avis que partage l’opposant Saleh Kebzabo, Président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), natif de la localité.

‘’Tout cela ressemble curieusement a un comportement de terroriste. Le gouvernement devrait se dire trop c’est trop. Régler ce conflit éleveurs-agriculteurs une fois pour toute, c’est possible, si le gouvernement le veux. Mais comme toute la haute hiérarchie de ce pouvoir est impliquée dans les questions d’élevage et comme la présence des troupeaux dans le sud est une question de survie pour leurs troupeaux, vous comprenez bien que ce n’est pas demain la veille. Et donc, je ne suis pas sûr que le gouvernement puisse prendre les bonnes mesures qui s’imposent‘’, s'indigne le leader de l'UNDR.

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Des appels et des arrestations 

Le chef de l’Etat Idriss Deby Itno a condamné les affrontements et indiqué que les responsabilités seront situées. Aux dernières nouvelles, le sous-préfet et le secrétaire général de la localité mis en cause ainsi que d’autres complices ont été arrêtés.

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Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais