Plus de travailleurs sud-coréens à Kaesong
3 avril 2013Depuis sa création en 2004, Kaesong a résisté à tous les vents. Ce parc industriel intercoréen, où travaillent Sud-Coréens et Nord-Coréens, est considéré comme un bastion de la paix entre les deux pays. Il incarne ce qu'on appelle la "diplomatie du rayon de soleil", menée de 1998 à 2008, et qui a permis entre autres d'instaurer une coopération économique entre les deux sœurs ennemies.
Le porte-parole du ministère de la Défense sud-coréen, Kim Hyung Seok, a appelé aujourd'hui à un retour à la normale : « La décision prise par la Corée du Nord d’interdire l’accès au site industriel est un obstacle à une gestion stable de la zone. Nous exhortons le Nord à normaliser dans les plus brefs délais l’accès à la zone industrielle de Kaesong. »
Une source de devises étrangères
Kaesong représente la paix, mais aussi un important bassin d'emplois. Plus de 50.000 Nord-Coréens travaillent sur le site, encadrés par quelque 900 Sud-Coréens. Tous s'emploient à faire tourner les 123 entreprises sud-coréennes du site. La zone économique spéciale de Kaesong, exemptée de droits de douane, permet de faire rentrer des devises étrangères dans les caisses de l'État communiste.
Le Sud, lui, bénéficie de coûts de main-d'oeuvre avantageux. Christian Pohlmann est représentant de la Fondation allemande Friedrich-Ebert, à Séoul. Il explique quelles conséquences aurait une fermeture du site de Kaesong :
« Si l'interdiction d'accès au site devenait durable, cela signifierait tout d'abord d'importantes pertes financières et à terme un arrêt des rentrées d'argent. Selon mes informations, la Corée du Nord gagne chaque année environ 80 millions de dollars grâce à Kaesong. Par rapport aux ressources publiques limitées de la Corée du Nord, cela représente une somme non négligeable. D'un autre côté, le Nord pourrait se permettre de renoncer à Kaesong. Cela ne ferait pas chuter le régime. Pour l'instant, cette mesure n'est que symbolique et sert à faire monter la pression. »
Pyongyang a autorisé les travailleurs sud-coréens à rentrer chez eux. Ils ne savent pas quand ils pourront reprendre le travail.