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EconomiePologne

Reprise du transit de céréales ukrainiennes par la Pologne

Marco Wolter | Avec agences
21 avril 2023

Comme d'autres pays voisins de l'Ukraine, la Pologne estime faire les frais du corridor de solidarité de l'UE pour relancer l'exportation des céréales ukrainiennes.

Un policier polonais surveille un passage de train
La logistique du "corridor de solidarité" de l'UE n'est pas encore au point pour absorber toutes les exportations ukrainiennesImage : Attila Husejnow/SOPA/picture alliance

Plusieurs pays d’Europe de l’Est ont récemment décidé de suspendre le passage des produits ukrainiens sur leur sol, car ils font concurrence aux agriculteurs locaux. 

C’était le cas de la Pologne qui a toutefois fini par revenir sur sa décision. Le transit du blé a ainsi repris ce vendredi (21.04) par ce pays frontalier de l’Ukraine.

Traqueurs GPS, scellés électroniques et convois spéciaux : si le transit par la Pologne reprend, cette-fois, il n'est plus question que la marchandise reste bloquée dans le pays. C’est du moins le message du patron des douanes polonaises, qui promet de suivre à la trace chaque transport, jusqu’à ce qu’il quitte le sol polonais. 

Les agriculteurs du pays n’avaient pas hésité à jeter des œufs sur leur ministre de tutelle pour exprimer leur colère. 

Les agriculteurs polonais se disent submergés par les produits ukrainensImage : Marcin Bielecki/PAP/picture alliance

Ils ont notamment fait les frais des problèmes logistiques du "corridor de solidarité" mis en place par l’Union européenne pour relancer, via le territoire européen, par la route et le rail, les exportations des céréales ukrainiennes bloquées en mer Noire par l’armée russe. 

Pour aider Kiev, Bruxelles a ainsi mis fin aux droits de douane pour les produits agricoles venus d’Ukraine. 

Chute des prix du blé 

Résultat : quatre millions de tonnes de céréales d’Ukraine sont actuellement stockées en Pologne. Non seulement ce surplus sature les silos, mais l’abondance de marchandise a également fait chuter les prix des céréales produites localement. En Pologne, le prix de la tonne de blé a quasiment été divisé par deux. 

Au-delà du blé, le maïs, le colza et le tournesol d’Ukraine ont également submergé le marché des pays frontaliers de l’Ukraine, à l’image donc de la Pologne, mais aussi de la Slovaquie, de la Roumanie et de la Hongrie. 

Le gouvernement hongrois a ainsi lui aussi interdit l’importation de céréales mais également d’autres produits comme le miel, la viande et les légumes venus d’Ukraine. 

Le décret hongrois précise d’ailleurs qu’une "proportion importante de produits ne parvient pas aux pays tiers, mais sont vendus à des tarifs bradés au sein de l'UE". 

Le blocus du port d'Odessa au début de la guerre a lourdement handicapé les exportations de céréales ukrainiennes dans le mondeImage : Yulii Zozulia/Avalon/Photoshot/picture alliance

Sécurité alimentaire 

Or, pour les céréales, l’ambition du corridor européen est justement la sécurité alimentaire mondiale, alors que des pays au Moyen-Orient et en Afrique sont très dépendants des marchandises ukrainiennes. Car même si un accord a été conclu entre les Nations unies, la Russie et l’Ukraine pour relancer le trafic de céréales en mer Noire, Moscou menace régulièrement de ne pas le prolonger

Bruxelles a promis de débloquer une nouvelle enveloppe pour calmer la colère des agriculteurs européens. 

Pour présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, "les exportations de l’Ukraine doivent continuer à atteindre les marchés du monde entier, y compris les pays en développement".

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