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Porochenko saura-t-il apaiser l'est de l'Ukraine ?

Aude Gensbittel28 mai 2014

Les journaux allemands s‘intéressent de nouveau à la situation dans l'est de l'Ukraine mais aussi à l'ambiance politique morose en France, entre montée des extrémistes et scandale financier du parti conservateur UMP.

Les milices pro-russes sont toujours actives dans l'est de l'Ukraine
Les milices pro-russes sont toujours actives dans l'est de l'UkraineImage : Reuters

Pour la Süddeutsche Zeitung, ce n'est pas un hasard si l'aéroport de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, a été attaqué par des séparatistes pro-russes juste au lendemain de l'élection présidentielle. L'objectif est de miner l'autorité fraichement acquise du nouveau président avant même qu'il ne prenne ses fonctions. Petro Porochenko avait déclaré qu'il soutenait l'opération anti-terroriste de l'armée, mais qu'elle devait être plus sévère et plus courte. Depuis lundi, l'armée agit effectivement avec plus de force, plus rapidement et de façon plus ciblée, sans que l'on sache si c'est en accord avec le futur président ou de sa propre initiative. Mais quoi qu'il soit, c'est Porochenko qui sera tenu responsable de la réussite ou de l'échec de la mission.

Le gouvernement ukrainien prend un grand risque avec l'opération armée à Donetsk, renchérit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La population y est déjà méfiante face aux nouveaux dirigeants de Kiev. S'il y a de nombreuses victimes civiles, même en cas de victoire militaire, le gouvernement perdra les cœurs des habitants.

La prise de l'aéroport de Donetsk par des rebelles lundi a été suivies de violents combats avec l'arméeImage : Reuters

Die Tagezeitung se penche de son côté sur la situation en France et estime que le nouveau scandale financier de l'UMP illustre bien pourquoi autant de Français ne vont plus voter ou se tournent dans leur désespoir vers Marine Le Pen. Le succès de l'extrême-droite aux élections européennes n'est pas uniquement la conséquence de la crise économique. Si les électeurs choisissent en masse le Front national, c'est aussi parce qu'ils en ont assez des partis traditionnels et de la double morale des hommes politiques : prôner les valeurs de la république, mais ne penser qu'au pouvoir et à leur propre carrière.

L'ensemble du paysage politique français est dans un état désolant, écrit Die Welt. Le gouvernement semble paralysé et l'opposition s'est elle-même guillotinée. La constellation politique n'a donc jamais été si favorable pour le Front national. A quoi cela tient-il ? A tous les scandales des partis établis et au fait que trois présidents de suite n'ont pas réussi à mettre en œuvre les réformes nécessaires dans le pays. Pour le journal, le seul moyen de combattre le Front national est de faire comprendre aux électeurs que les fantasmes de ce parti concernant la politique étrangère, l'économie et la société n'ont plus rien à voir avec les valeurs de la république.

Le Front national a obtenu plus de 24% des suffrages aux élections européennesImage : Pierre Andrieu/AFP/Getty Images