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La reine est morte, vive le roi Charles III

Marco Wolter | Avec agences
9 septembre 2022

Dans son premier discours à la nation, Charles III promet de servir les Britanniques comme sa mère Elisabeth II. Portrait du nouveau souverain du Royaume-Uni.

Charles III salue foule devant Buckingham Palace
Charles III a été accueilli par une foule devant Buckingham Palace à LondresImage : Ben Stansall/AFP

Il aura été le "King in waiting", le "roi en attente", pendant 70 ans. Un record. Ce samedi (10.09), le prince de Galles, qui avait trois ans quand sa mère a accédé au trône, deviendra officiellement le roi Charles III, à l’âge de 73 ans.  

Pendant ces décennies d’attente, sa relation aux Britanniques et à la Couronne aura été tumultueuse.  

Il mettra des années à redorer son image après sa séparation avec Diana, la princesse des cœurs, qui décède un an après leur divorce en 1996 dans un accident de voiture à Paris. Une relation qui aura fait les choux gras de la presse à scandale pendant des années, avant que Charles ne se marie à celle qu’il aimait en secret, Camilia, et qui est désormais la reine consort. 

Black spider memos  

Aujourd’hui, c’est l’image d’un homme connu pour son autodérision, son goût des arts et de l’esthétique qui s’est imposée, tout comme celle d'un grand défenseur de l’environnement, dénonçant les cultures OGM, l’usage de pesticides dans l’agriculture, et s’investissant dans la conservation des forêts tropicales, comme au Kenya, en RDC et en Ouganda.  

Son engagement l’a poussé à souvent aller à l’encontre de la longue tradition de neutralité politique suivie par la Couronne britannique.   

Charles critique la politique environnementale sous Margareth Thatcher et n’hésite pas à directement écrire une lettre au ministre concerné. Ces lettres dans lesquelles Charles a régulièrement fait pression sur le gouvernement sont connues sous le nom de "black spider memos", et traitaient de sujets aussi variés que la sauvegarde de poissons en voie de disparition à la commande d'équipements militaires pour les troupes en Irak.  

Ces mémos avaient finalement été révélés par le Guardian en 2015.  

"I’m not that stupid"

Plus récemment encore, il qualifie en privé de “consternant” l’accord migratoire passé entre Londres et Kigali, qui vise à expulser les demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume Uni vers le Rwanda.  

Le Rwanda, qu’il a d’ailleurs visité en juin dernier, lors du sommet du Commonwealth. A l'occasion de cette visite, il a notamment exprimé sa "tristesse" pour le passé esclavagiste de la Grande-Bretagne.  

Désormais roi, les sorties tranchées de Charles pourraient toutefois devenir bien plus rares. Lors d’une interview à la BBC, pour ses 70 ans, on lui avait demandé s’il allait continuer à “interférer” dans la vie politique une foi monarque. Il avait répondu : "I’m not that stupid" - "je ne suis quand même pas aussi stupide".