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Le pour et le contre d'une possible adhésion du Togo à l'AES

21 janvier 2025

Au Togo, les experts pèsent les avantages et les inconvénients d'une éventuelle adhésion à l’AES après les déclarations du chef de la diplomatie togolaise.

Les leaders malien, burkinabè et nigérien sur une estrade
L'AES est composée du Mali, du Burkina et du Niger, soit trois pays dirigés par des régimes militairesImage : Mahamadou Hamidou/REUTERS

Au Togo, la récente déclaration du ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, sur une éventuelle intégration du pays à l'Alliance des États du Sahel (AES) suscite de vives discussions. De nombreux Togolais s'interrogent sur les avantages qu'une telle adhésion pourrait présenter pour leur pays. 

Selon le docteur Ekue Foly Gada,  directeur de l'Institut d'études stratégiques de l'université de Lomé, "il y aurait plus de désavantages que d'avantages. Parce qu'en étant hors de cette zone, le Togo, avec son port, peut négocier des contrats et gagner, et avoir des avantages macroéconomiques importants".

Faible impact économique

Anani Sossou, journaliste et analyste politique, prédit également que "l'impact économique pour le Togo, en entrant dans l'AES, ne serait pas significativement supérieur à ce qui existe déjà aujourd'hui".

Ecoutez le reportage à Lomé...

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Anani Sossou exprime, par ailleurs, son scepticisme quant à la pertinence des déclarations du ministre Robert Dussey : "Je pense que le ministre des Affaires étrangères a été imprudent en tenant de tels propos, puisque, ce faisant, il met en difficulté le président togolais vis-à-vis de ses pairs et de ses homologues d'Afrique de l'Ouest. Ce sont des propos complètement illogiques, imprudents et pas du tout diplomatiques".

Des propos du ministre mal compris

De son côté, Ekue Foly Gada souligne une erreur d'interprêtation et estime que Robert Dussey s'est contenté de répondre de manière simple à une question triviale posée par un journaliste. L'universitaire rappelle par ailleurs que la politique étrangère d'un État ne se décide pas du jour au lendemain.

Pour lui, "on peut comprendre qu'un État qui a telle ou telle position ne peut pas d'un jour à l'autre dire qu'il change de communauté pour rentrer dans l'AES. Quelle que soit la façon dont on tourne l'affaire, il n'est pas possible d'imputer au ministre togolais des Affaires étrangères une déclaration qui serait considérée comme étant officielle sur une position du Togo, conjecturelle du Togo vis-à-vis de l'AES. Donc il ne s'agit pas ici du fait que le Togo veut rentrer dans l'AES".

Selon Ekue Foly Gada, le Togo n'est pas véritablement prêt à entrer dans un regroupement comme celui-là, mais Lomé pourrait jouir de son positionnement géostratégique dans la sous-région en entretenant de bonnes relations avec l'AES.