Pourquoi ?
12 mars 2009Partout les même visages d'élèves apeurés, de parents en pleurs, de policiers et de pompiers en alerte: l'Allemagne est de nouveau sous le choc. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce bain de sang montre une fois de plus que les tueurs fous ne sont pas un phénomène spécifiquement américain. Il est urgent que les études faites à ce sujet soient diffusées, notamment celles concernant le lien entre ces meurtriers et les jeux vidéo ultra-violents. Certes, des milliers de jeunes se défoulent avec ces jeux sans pour autant devenir des meurtriers.
Mais chez certains, ces entraînements virtuels combinés avec d'autres facteurs, tels qu'un manque d'assurance, des vexations parentales, un besoin de se mettre en avant, suffisent à basculer du mauvais côté. Il va falloir que les parents, les professeurs et les élèves apprennent à identifier ce genre de personnalités dangereuses avant qu'elles ne passent à l'acte.
Pour Die Tageszeitung, il est indécent que le jour même du drame, certains experts autoproclamés sortent les suspects habituels du placard : Internet et les armes. Lors d'un événement similaire à Erfurt, en 2006, on s'était dit « plus jamais ». Mais peut-on vraiment empêcher de telles tueries? C'est forcément possible, s'exclament les parents, les élèves et le corps enseignant. Ils ont raison. Le quotidien rappelle cependant que les écoles, où qu'elles soient, sont des endroits extrêmement sensibles, notamment parce que la société se refuse à les transformer en casernes. Il faut absolument s'interroger sur la meilleure façon de protéger les écoles car d'une part, les tueurs fous ne sont pas complètement invisibles et imprévisibles. Et d'autre part, il est inconcevable que l'on puisse entrer comme une fleur dans un établissement. Avant de recourir à des patrouilles armées et des grillages, Die Taz suggère par exemple de poster des vigiles à l'entrée des écoles afin d'en sécuriser l'accès.
La Süddeutsche Zeitung revient sur la réintégration de la France dans le commandement militaire de l'Otan. "Général Sarkozy" titre le quotidien pour qui la décision du président français ne tombe pas du ciel. Militairement, cela ne changera presque rien pour la France. Il s'agit plutôt d'un signal de la part du président, estime le journal: Paris ne veut tout simplement pas rester plus longtemps sur le bord de la route.
Die Welt partage cet avis et note que depuis 1995, la France participe de facto à toutes les opérations de l'Otan et contribue financièrement et militairement au fonctionnement de l'organisation transatlantique. Nicolas Sarkozy a seulement mis fin à la spécificité française, ni plus ni moins.