La Cour reprendra demain ses audiences. De son côté, le Parlement n’a pu, lui non plus, s’accorder aujourd’hui sur une motion de défiance contre le gouvernement de Ianoukovitch... A Kiev, la Cour suprême doit poursuivre demain mercredi ses audiences sur les plaintes de l'opposition contestant la victoire de Viktor Ianoukovitch à l'élection présidentielle du 21 novembre. Personne ne peut dire pour l’instant quand la Cour rendra sa décision. Selon l'opposition, l'ampleur des fraudes électorales justifie l'annulation du second tour de scrutin et selon elle, c’est le vainqueur du premier tour, le 31 octobre, l'opposant Viktor Iouchtchenko, qui devrait être proclamé président. De son côté, le Parlement, réuni en session extraordinaire, a suspendu ce mardi l'examen d'une motion de défiance à l'encontre du Premier ministre Viktor Ianoukovitch. Faute de soutien des communistes, le texte soumis au vote n'a pu recueillir que 196 voix, pour une majorité requise de 226 voix. La séance reprendra aussi demain par l'examen d'un « texte bien pesé et concerté", selon les termes du président du parlement Volodymyr Litvine. En début d’après midi les partisans de Viktor Iouchtchenko avaient levé le blocus des bâtiments gouvernementaux dans le centre de Kiev. Mais entretemps, le chef de l'état-major électoral de Iouchtchenko, a annoncé la rupture des négociations avec le régime en place et le blocus a repris. Hier soir, Léonide Koutchma s’était lui-même déclaré hier soir favorable à l'organisation d'un nouveau scrutin présidentiel pour sortir l’Ukraine de l'impasse politique. Et ce matin, le chancelier allemand Gerhard Schröder a téléphoné avec son ami politique et personnel à Moscou, le président russe Vladimir Poutine. Peu après cette conversation, Berlin a publié un communiqué officiel affirmant que : "Le chancelier et le président russe sont d'accord pour que les résultats d'une nouvelle élection, fondée sur la loi ukrainienne et la volonté du peuple ukrainien, soient respectés fidèlement". Moscou a entre temps aussi publié un communiqué qui affirme que « le règlement en Ukraine "doit être trouvé par une voie démocratique, sur la base de la loi et non sous la pression intérieure ou extérieure, pour satisfaire des préférences politiques". Mais le texte ne confirme pas l'acceptation par Moscou d'un nouveau scrutin... L'opposition ukrainienne souhaite faire voter ce soir encore par le Parlement la destitution du gouvernement de Viktor Ianoukovitch et la formation d'un "gouvernement populaire". C’est ce qu’a annoncé l'un de ses leaders, le député Taras Spetskiv...Demain, le président polonais Aleksander Kwasniewski et le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère Javier Solana seront à Kiev pour tenter de dénouer la crise. Poursuite du suspense donc dans cette ancienne république soviétique...-

Ph.Pognan