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Présidentielle annulée en Algérie : et maintenant ?

Tarek Draoui
3 juin 2019

Si la contestation salue l'annulation de l'élection présidentielle du 4 juillet, l'annonce est loin de disperser les doutes sur les intentions du pouvoir en place.

Algerien Proteste nach Freitagsgebet in Algier
Image : Getty Images/AFP/R. Kramdi

Ecoutez les explications de notre correspondant à Alger...

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En Algérie, la succession du président Abdelaziz Bouteflika pourrait durer plus longtemps que la loi ne le permet. L'élection présidentielle initialement fixée au 4 juillet a été reportée de facto ce dimanche 2 juin. Le Conseil constitutionnel n'a validé aucune des deux seules candidatures déposées devant elle. L'instance a préconisé que la présidence intérimaire de Abdelkader Bensalah se prolonge au-delà des délais prévus par la Constitution. Mais s'ils ont obtenu le report de l'élection tel qu'ils le demandaient, les contestataires ne crient pas victoire.

lyes lemrabet, syndicaliste engagé et très en vu depuis le début de la contestation, estime néanmoins que c'est un pas dans la bonne direction.

"Je pense qu'on ne peut pas parler de victoire totale mais il s'agit d'un acquis non négligeable qui vient couronner l’engagement du peule depuis le 22 février dernier pour un changement. J'espère que cela va mener à un changement profond du système et qu'on pourra accéder à une véritable démocratie."
 

Malgré le ramadan, la contestation s'est poursuivie chaque vendredi dans les principales villes algériennes.Image : picture-alliance/NurPhoto/B. Bensalem

Mettre fin aux doutes


Selon le communiqué du Conseil constitutionnel, Abdelkader Bensalah va rester en place. Le chef de l'Etat intérimaire devra à nouveau convoquer le corps électoral. Mais pour que cela réussisse, il va falloir mettre en place des mécanismes sérieux et des garanties solides, selon Abdelwahab Fersaoui de l'association "RAJ".Il réclame une refonte totale du système :

"Il va falloir, à présent, mettre en place les mécanismes réclamés par le peuple à savoir une commission de préparation des élections. Mais il faut d’abord passer par une période transitoire qui permettra la mise en place de ce genre de mécanismes pour nous garantir de véritables élections et la fin définitive de ce système."

Si le corps électoral est convoqué au mois de juillet, soit à la fin du mandat transitoire de Bensalah, les élections devront avoir lieu au mois d'octobre. Cette échéance devra  donner du temps aux prétendants de s'y préparer et de mettre en place une commission préparatoire. Pendant ce temps les Algériens continuent à vivre dans l'incertitude.

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