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Présidentielle au Burundi : la diaspora ne votera pas

21 avril 2020

Le premier tour de l’élection présidentielle au Burundi aura lieu le 20 mai prochain. Contrairement aux précédents scrutins, les Burundais de la diaspora ne pourront pas voter cette année en raison du Covid 19.

Burundi Verfassungsreferendum
Image : picture-alliance/Photoshot/E. Ngendakumana

"La diaspora est une quantité négligeable" (Chauvineau Mugwengezo)

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Dix candidats briguent la succession du président sortant, Pierre Nkurunziza, qui ne se représentante pas.

Dans une note signée le 15 avril dernier, le ministre burundais des Affaires étrangères a annoncé que la Commission électorale nationale indépendante était dans l’incapacité d’organiser les élections du 20 mai 2020 pour les Burundais à l’étranger.

"La situation sanitaire actuelle marquée par des mesures de lutte contre la pandémie du Covid-19 dans différents pays ne facilite pas le mouvement et par conséquent l’accès aux chancelleries", a expliqué le chef de la diplomatie Ezekiel Nibigira.

Une mesure que comprend Gaston Sindimwo, premier vice-président du Burundi.

Gaston Sindimwo : "Dans ces pays-là, tout le monde est confiné"

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"C'est parce que dans ces pays-là, tout le monde est confiné. Alors qu’aujourd'hui, dieu nous a épargné du coronavirus et tout le monde vaque à ses occupations sans problème", justifie le candidat de l'Union pour le progrès national (UPRONA) à l'élection présidentielle du 20 mai prochain.

Pas d'enjeux

Pour sa part, Chauvineau Mugwengezo, président de la coalition des forces de l’opposition burundaise pour le rétablissement de l’Accord d’Arusha, "CFOR-Arusha", estime que cette décision est sans conséquence sur l’issue du scrutin qui, selon lui, ne fait aucun doute.

"La diaspora, c'est vraiment une quantité négligeable. Et ce n’est pas à partir de la diaspora que le pouvoir CNDD-FDD espère gagner. Quelle participe ou qu'elle ne participe pas, ça ne pourra rien changer pour ce qui est des résultats qui sont déjà connus", soutient l’opposant qui vit en exil.

Conservation du pouvoir

Aimé Magera : "Le pouvoir veut éviter les électeurs de l'opposition"

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Selon Aimé Magera, le porte-parole en Europe du Conseil national pour la liberté (CNL), de l’opposant Agathon Rwassa qui est le seul candidat d’envergure, face à celui du pouvoir, Evariste Ndayishimiye. 

"Le pouvoir va perdre les élections, il essaie par tous les moyens d'éviter des  électeurs de l'opposition qui peuvent faire basculer les résultats que le pouvoir veut s'attribuer. Et donc, il fait cette manœuvre effectivement pour essayer de diminuer les voix de l'opposition. Mais ici, aujourd'hui, on parle de déconfinement. Alors pourquoi ne pas appliquer ces mêmes mesures? Lorsqu’on sait que les mesures de distanciation sont faciles à respecter dans une ambassade. Ce n'est pas tous les Burundais qui vont voter en même temps", regrette Aimé Magera.

Selon la Commission électorale nationale indépendante, 12.933 électeurs de la diaspora se sont fait inscrire, sur un total d’un peu plus de cinq millions électeurs au niveau national.

La campagne électorale démarre le lundi 27 avril prochain et va durer trois semaines. En plus du président de la République, les Burundais sont appelés à élire aussi leurs députés et conseils municipaux.