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"La pratique de la torture doit être abolie au Tchad"

26 juin 2023

A l'occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, entretien avec le président de l'AJPNV au Tchad.

Ombre d'un policier menaçant un manifestant
Malgré l'interdiction absolue de la torture, en vertu du droit international, celle-ci persiste dans toutes les régions du monde, estime l'OnuImage : AFP/Getty Images

Au Tchad, l'Association pour la Paix et la Non-Violence entend mettre à profit cette journée pour dénoncer cette pratique qui persiste et interpeler les autorités autour du thème "Supporter la vie après la torture."

Retrouvez ci-dessous l'entretien avec Nodjigoto Charbonnel, lauréat 2022 du Prix Rafto pour les droits humainset président de l'AJPNV. 

"Le Tchad est un mauvais élève dans l'application des lois" (N. Charbonnel)

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Retranscription de l'interview 

Nodjigoto Charbonnel : Le Tchad est très bien dans la ratification des conventions, des mécanismes, des lois. Mais le Tchad est un mauvais élève dans l'application de ses lois. Le Tchad a ratifié la Convention des Nations Unies contre la torture mais la torture continue toujours par être utilisée par les différents gouvernements tchadiens afin de contrôler les citoyens tchadiens ou avoir sous leur contrôle le citoyen tchadien. Donc la pratique de torture évolue de jour au lendemain au Tchad 

DW : et comment elle évolue ? 

Nodjigoto Charbonnel : La torture est pratiquée dans des prisons et aussi dans des coins cachés. Donc la torture se pratique à tous les niveaux la torture psychologique, la torture physique se pratique à tous les niveaux.

DW : Est-ce que au Tchad, les tortionnaires ou les gens qui pratiquent encore la torture continuent d'échapper à la justice?

Nodjigoto Charbonnel : Oui, même depuis le temps de Hissène Habré jusqu'à nos jours, les tortionnaires sont libres parce que certains tortionnaires continuent par occuper de hautes fonctions de l'Etat et c'est eux qui font la loi du pays, donc ils ne s'inquiètent pas de ce qui se passe et de l'utilisation de la torture.

DW : Votre association travaille justement pour mettre fin aux pratiques de la torture au Tchad. Mais concrètement, comment vous le faites?

Nodjigoto Charbonnel : Notre organisation est d'abord une organisation de victimes de la torture d'abord, mais qui se bat pour l'abolition de la torture au Tchad, qui se bat pour la réhabilitation des victimes de la torture en leur apportant une assistance médicale, psychologique et juridique et et en permettant leur réinsertion sociale. On fait aussi des campagnes de plaidoyer auprès de l'Etat tchadien, afin d'éradiquer la torture comme pratique dans les prisons et aussi dans la vie sociale des Tchadiens.

DW : Est ce qu'il est possible de guérir lorsqu'on a subi des atrocités de ce genre ?

Nodjigoto Charbonnel : On peut aider la personne à refaire sa vie après la torture en lui permettant d'avoir accès à l'assistance médicale et d'avoir accès aux conseils psychologiques pour lui permettre de surmonter les séquelles de la torture. On est en train de préparer une pétition qui doit être soumis au Conseil national de la transition pour qu'ils prennent des décisions contre la torture. La pratique de la torture doit être abolie au Tchad.

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@papegent
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