Un quatrième mandat de chancelière pour Angela Merkel
Rémy Mallet
14 mars 2018
Angela Merkel a été élue ce mercredi pour un quatrième mandat, qu’elle débute en position difficile. Elle devra innover pour tenter de séduire l'électorat perdu lors des législatives de septembre.
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Le Bundestag a confirmé, sans surprise, sa confiance à Angela Merkel pour un quatrième mandat de chancelière. Sur les 688 votes valables, 364 députés ont voté en sa faveur à bulletin secret, soit 9 de plus que la majorité requise mais 35 de moins que sa majorité théorique de 399 élus conservateurs et sociaux-démocrates.
Suite au vote des députés, Wolfgang Schäuble, le président de l'Assemblée a demandé pour la forme à Angela Merkel si elle acceptait le résultat du vote, Angela Merkel a dit oui.
Ensuite, conformément à ce que prévoit la constitution, le président fédéral, Frank-Walter Steinmeier, l'a officiellement nommée chancelière.
Angela Merkel a ensuite prêté serment au Bundestag, un protocole qu'elle répète donc pour la quatrième fois.
De gros dossiers
"Nous avons beaucoup de travail devant nous", avait indiqué Angela Merkel lundi lors de la signature officielle du contrat de gouvernement de coalition entre les conservateurs et les sociaux-démocrates. La chancelière était ce jour-là aux côtés de son nouveau ministre de l’Intérieur, son allié bavarois Horst Seehofer ainsi que de Olaf Scholz, ministre des Finances, lui aussi nouveau à ce poste.
"Il est grand temps de se mettre au travail. Au travail pour un nouveau départ pour l’Europe, une nouvelle dynamique pour l’Allemagne, une nouvelle solidarité pour notre pays. Nous prendrons les mesures adéquates pour atteindre ces objectifs", avait-elle indiqué.
Son quatrième mandat devrait s’inscrire sous le signe du renouveau, selon plusieurs observateurs qui ne manquent pas de souligner le fait que la chancelière entame son quatrième mandat en titubant. En témoigne les 33% obtenus par sa formation politique lors des législatives de septembre dernier.
Ce score a été certes supérieur à celui de ses concurrents, mais nous sommes loin des plus de 40% que le Parti chrétien-démocrate pensait recueillir.
Lundi, Angela Merkel a aussi rappelé ce qu’il y aura de nouveau dans cette nouvelle mission de quatre ans, dont la restructuration du gouvernement avec notamment le ministère de l’Intérieur, élargi cette fois-ci aux questions de la "Patrie" mais aussi une plus grande priorité à la numérisation dans tous les domaines.
A la quête de l'électorat perdu
Merkel IV sera différent aussi par la composition des ministres. A part elle, sa ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, ou encore le ministre de la Coopération et du Développement, Gerd Müller, la plupart des postes de son cabinet seront occupés par de nouvelles personnes, a-t-elle souligné.
Malgré ses assurances, la figure de Merkel à elle seule ne pourra pas permettre le retour de l’électorat perdu, à en croire Josef Janning, analyste au Conseil européen des relations internationales.
"Elle a introduit de nouvelles têtes. Ce sera à eux de se charger de cette mission. Elle devra leur laisser le champ libre pour apporter l’innovation et du changement de manière à ce que cela se fasse collectivement. Si elle réussit cela, elle pourra donner l’impression que les choses changent même si elle n’aura pas changé personnellement", indique l'expert.
Son style a été souvent qualifié de leadership passif. Au lieu de lancer des grands discours, Angela Merkel cherche le consensus tout en imposant son autorité dans les coulisses. Selon plusieurs experts, son succès va se mesurer à la hauteur de sa capacité à maintenir la coalition et à préparer le terrain pour que son successeur face mieux qu’elle aux prochaines élections.
Le nouveau gouvernement d'Angela Merkel
Qui sont les membres du gouvernement issu de l’accord de grande coalition conclu entre les conservateurs et les sociaux démocrates ? La CDU a dû céder quelques postes clés dans cette nouvelle équipe.
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Le nouveau chef de la diplomatie
Heiko Maas était depuis 2013 à la tête du ministère de la Justice. Agé de 51 ans, il profite de la disqualification mutuelle de Sigmar Gabriel, le chef de la diplomatie sortant, et Martin Schulz, président sortant du SPD, après une guerre d’ego entre ces deux poids lourds.
Image : Getty Images/AFP/J. Thys
Celui qui a pour mission d'équilibrer le budget
Olaf Scholz remplace à 59 ans le conservateur Wolfgang Schäuble au ministère des Finances. Considéré comme un social-démocrate très modéré, il devrait rester fidèle à la politique budgétaire rigoureuse impulsée par son prédécesseur pendant dix ans même s’il a promis de cesser de "dicter aux autres pays comment se développer".
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Hubertus Heil au Travail
L’ancien secrétaire général du SPD va occuper les fonctions de ministre du Travail et des Affaires Sociales. Il hérite, à 45 ans, d’un grand ministère dont le budget total est de plus de 100 milliards d’Euros.
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Jeune et de l'est de l'Allemagne
Le portefeuille de la Famille revient à Franziska Giffey, âgé de 39 ans. Elle est depuis 2015 la maire de Neukölln, un arrondissement de Berlin, la capitale allemande, dans lequel vivent beaucoup d’étrangers.
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Svenja Schulze à l'Environnement
Svenja Schulze fut ministre de l’Innovation et de la Recherche du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. La socio-démocrate de 50 ans va maintenant diriger le ministère de l’Environnement en remplacement de Barbara Hendricks.
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La Justice : un portefeuille clé pour le SPD
Katarina Barley a été choisie par les sociaux-démocrates pour succéder à Heiko Mass à la Justice. Agé de 50 ans, elle était jusqu’ici ministre de la Famille.
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Peter Altmaier, l'homme de toutes les situations
Peter Altmaier, 59 ans, sera en charge de l'Economie et l'Energie dans le nouveau gouvernement. Ce ministère représente un pilier important pour la ligne dure de la CDU après la perte du portefeuille des Finances au profit des sociaux-démocrates.
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Un proche de Merkel
Agé de 45 ans, Helge Braun fait partie des personnes en qui Angela Merkel fait confiance. Jusqu’ici, Helge Braun était ministre d’Etat auprès de la chancelière. Il va désormais occuper le poste de Chef de la Chancellerie.
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Ursula von der Leyen reste
Ursula von der Leyen de la CDU va conserver son portefeuille de la Défense. La conservatrice de 59 ans, qui a déjà été ministre de la Famille sous Merkel, est aussi pressentie pour être la prochaine secrétaire générale de l’OTAN. Pour cela, elle devra encore attendre deux ans.
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Julia Klöckner
Cette proche de la chancelière Angela Merkel hérite du ministère de l’Agriculture. Elle est originaire de Rhénanie-Palatinat, un Land très agricole connu aussi pour la culture des vignes.
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Jeune, critique, ambitieux
Jens Spahn, 37 ans, est connu pour être un grand détracteur d’Angela Merkel au sein de la CDU. Mais la chancelière, Angela Merkel a finalement décidé de le promouvoir au ministère de la Santé pour apaiser une partie de l’aile dure de sa formation politique.
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Anja Karlicze à l'Education
La nouvelle ministre allemande de l'Education s’appelle Anja Karliczek. Le choix porté sur la conservatrice de 46 ans pour diriger l’Education a créé la surprise. Anja Karlicze qui depuis 2017 dirige le groupe parlementaire de la CDU, ne s’est occupée jusqu’ici que de questions liées aux finances.
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La femme de la Culture et des Médias
Monika Grütters a été reconduite pour quatre ans à la tête du ministère de la Culture et des Médias. Les conservateurs tout comme les sociaux-démocrates entendent promouvoir la culture en Allemagne. Pour la concernée, la culture permet de "jeter un pont dans une société plurielle".
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Nouvelle patrie pour le chef de la CSU
C’est le président de la CSU, Horst Seehofer, qui va prendre les rênes du ministère de l’Intérieur. L’allié bavarois de la CDU prône un virage à droite sur les thématiques d’immigration et identitaires. Son ministère a été lié aux questions de "la Patrie".
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Andreas Scheuer est de retour aux Transports
Le portefeuille des Transports revient également à un allié du parti de la chancelière d’Angela Merkel. Agé de 43 ans, l’ancien secrétaire général de la CSU est la figure du rajeunissement du parti bavarois. Jusqu’en 2013, il était secrétaire d'État parlementaire au ministère des Transports.
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Gerd Müller garde son portefeuille
Jusqu’ici ministre de la Coopération et du Développement, Gerd Müller, 62 ans, a été reconduit au même poste pour les quatre ans à venir. Une de ses priorités majeures demeure la mise en place d’une politique de développement pour s’attaquer aux causes profondes de l’immigration.
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Chancelière de nouveau
Angela Merkel a dû attendre plus de cinq mois après les législatives de septembre dernier. Maintenant, il est certain qu'elle sera chancelière pour la quatrième fois. Si tout se passe comme prévu, elle devrait être investie le 14 mars prochain.