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Les Maliens confrontés à la hausse des prix

Mahamadou Kane
27 janvier 2022

Les prix s'envolent au Mali : celui du sucre, du béton et d'autres denrées quotidiennes. Reportage à Bamako.

Sur les marchés, les prix s'envolent (image d'illustration)
Sur les marchés, les prix s'envolent (image d'illustration)Image : José Adalberto/DW

L'inflation préoccupe les Maliens au jour le jour. Le prix du sucre est officiellement plafonné à 500 FCFA et pourtant les prix s'envolent. 600, 700, voir 750 FCFA même parfois pour en acheter un kilo pour les consommateurs ! Diakaridia, père de famille, se désole des profiteurs: "Ceux qui s'adonnent à cette pratique doivent être punis conformément à la loi en vigueur. Avant d'ajouter que la stabilité du pays profite à tous les Maliens et qu'inversement quand le désordre s'installe, ce sont d'abord les chefs de famille qui seront les premières victimes."

>>> Lire aussi : Coups d'Etat : quel impact pour les sanctions de la Cédéao ?

Le prix de certaines denrées alimentaires grimpe à vue d'oeil, ce qui complique le quotidien des famillesImage : DW

En face de lui les revendeurs comprennent... mais ils assurent qu'ils doivent augmenter leurs prix, car eux aussi achètent plus cher depuis quelque temps. Un revendeur, qui préfère garder l'anonymat, raconte que les 50kg de sucre blanc coûtaient 26.500 FCFA auparavant. Ils lui reviennent désormais à 32.000 voire 32.500 FCFA. 

"Bien avant que le pays soit sous embargo le prix du sucre s'était envolé sur le marché", affirme-t-il et il constate que "le prix du sac de sucre a grimpé de nouveau". Il témoigne d'une "situation difficile à vivre, car les clients ne comprennent pas cette augmentation". Selon lui, le prix du sac de sucre "exorbitant dans les boutiques" n'est que la répercussion d'un prix plus fort à l'achat pour les revendeurs.

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Le sucre n'est pas concerné par l'embargo

Sauf que l'argument de l'embargo ne tient pas. Car le sucre, denrées de base des ménages, ne fait pas partie des articles sous sanctions et ne doit donc pas faire l'objet de spéculation sur les marchés, précise la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC). Elle maintient, elle, le prix plafond à 500 FCFA le kilo.

Ainsi, l'augmentation pourrait être liée à d'autres éléments... comme la simple spéculation.

L'acheminement des importations perturbé

Certains évoquent aussi des perturbations sur l'axe routier Bamako-Dakar, qui rendraient l'acheminement plus compliqué.

Sur un marché de Bamako (archive)Image : DW

Quoiqu'il en soit, le quotidien est difficile pour les Maliens, car d'autres denrées augmentent aussi., comme le prix du ciment par exemple, lui soumis à l'embargo. La tonne qui était vendue à 95.000 FCFA est désormais cédée jusqu'à 130.000 FCFA à certains endroits depuis la fermeture des frontières. C'est logique, de l'avis de Flamory Sidibé, secrétaire général de l'Association des quincailliers du Mali. Il rappelle que le Mali importe 65% de ses besoins en ciment à partir du port de Dakar, au Sénégal.

"Ce sont les ciments importés du Burkina Faso et de la Côte d'ivoire qui approvisionnent la région de Sikasso (sud-est). Quant au ciment importé du port de Dakar, il passe par la région de Kayes avant de venir à Bamako. En raison des sanctions de la CEDEAO, la destination Dakar est presque à l'arrêt. Au même moment, certaines usines locales de fabrication de ciment ne produisent plus à hauteur de souhait."

Pour les denrées non soumises à embargo, dont les prix sont plafonnés, les revendeurs pourraient, théoriquement, être sanctionnés s'ils dépassent les prix fixés.