1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Qui sont les lauréats du Prix Nobel alternatif 2021 ?

29 septembre 2021

Ce prix récompense les personnes ou associations qui recherchent des solutions aux défis liés à l'environnement, les droits de l'Homme, la santé, etc.

Logo de The Right Livelihood Award, le Prix Nobel alternatif
Logo de The Right Livelihood Award, le Prix Nobel alternatif

Le Right Livelihood Award, plus connu sous le nom de Prix Nobel alternatif, est décerné chaque année.

Il a été créé en 1980 par Jako von Uexkul. La récompense financière (équivalente à 250.000 €) est partagée parmi les lauréats. Qui sont ils pour cette année ?

Marthe Wandou

Cette militante du genre et de la paix au Cameroun fait campagne contre les violences sexuelles et pour les droits des enfants et des femmes depuis des décennies.

Son association, Action locale pour un développement participatif et autogéré (Aldepa), fondée en 1998, poursuit une approche qui comprend l'éducation, le travail de prévention, la prise en charge psychosociale et l'accompagnement juridique.

Marthe Wandou, lauréate du Prix Nobel alternatifImage : Right Livelihood Awards

Plus de 50.000 filles ont déjà bénéficié de l'appui de l'Aldepa, notamment dans la région nord du Cameroun où le groupe terroriste islamiste Boko Haram est également actif.

Née en 1963 dans un village de l'Extrême-Nord du Cameroun, Marthe Wandou est consciente des difficultés auxquelles les enfants et surtout les filles sont confrontés : accès limité à l'éducation, mariage précoce, violence.

Elle a été l'une des premières filles de son village à aller à l'université de la capitale, Yaoundé, pour étudier le droit.

Son ONG a soutenu de nombreuses familles après des cas de viol, d'enlèvement et de violence et a contribué au déclin progressif de la pratique du mariage précoce.

Lire aussi →Prix Nobel alternatif: Yacouba Sawadogo reçoit son trophée

Vladimir Sliwyak

Vladimir Sliwyak mène une toute autre lutte : il défend l’environnement. Il est en effet l'un des écologistes les plus dévoués de Russie. Il a cofondé l'influente organisation environnementale Ecodefense.

Aujourd'hui âgé de 48 ans, il a réussi à plusieurs reprises, à remettre en cause et même à arrêter des projets liés à l'exploitation des combustibles fossiles, à l'utilisation de l'énergie nucléaire et au transport de déchets radioactifs.

Vladimir Sliwyak, lauréat du Prix Nobel alternatifImage : Right Livelihood Awards

Ecodefense a été le premier groupe environnemental en Russie à lancer une campagne anti-charbon en 2013. En 2014, la construction de la centrale nucléaire de Kaliningrad, dans l'enclave russe du même nom, a été interrompue après que l'ONG ait sensibilisé à plusieurs reprises le public et les donateurs internationaux aux dangers.

Malgré le harcèlement croissant des autorités russes ces dernières années, Vladimir Sliwyak a maintenu son cap.

Lire aussi →Nouvelle distinction pour Denis Mukwege

Freda Huson

Freda Huson, autre lauréate, s'est distinguée pour sa part en tant que défenseure des peuples autochtones canadiens qui se sentent liés à la terre de leurs ancêtres et qui veulent avoir leur mot à dire dans les projets de construction.

Freda Huson, lauréate du Prix Nobel alternatifImage : Michael Toledano

A 57 ans, Freda Huson est la cheffe des Wet'suwet'en. Elle vit sur le territoire de son peuple en Colombie-Britannique depuis 2010, où elle a fondé le camp Unist'ot'en ​​- un centre de guérison pour les traumatismes coloniaux et à la fois un camp de protestation.

Huson et ses collègues résistent à la construction d'un gazoduc qui transportera le gaz de schiste et traversera la zone indigène. Bien que les actions de Huson aient fait reculer le projet de pipeline, il est toujours en construction.

Lire aussi →Jacqueline Moudeina reçoit l'autre Nobel

Legal initiative for forest and environment

Le quatrième lauréat n’est pas une personne physique mais un groupe : l’Initiative juridique pour les forêts et l'environnement (Legal initiative for forest and environment - LIFE).

Utiliser des moyens légaux pour plus de justice environnementale - c'est l'approche de l'organisation fondée en 2005 par les avocats Ritwick Dutta et Rahul Choudhary.

Ceux-ci avaient remarqué à quel point il était difficile d'accéder à la justice dans de telles affaires : les frais élevés, les longs délais d'attente et la nature technique des affaires rendaient difficile la poursuite même de violations flagrantes au tribunal.

LIFE aide les communautés à se défendre contre les menaces environnementales, telles que les projets de construction ou la déforestation.

Ales Bialiatski, activiste des droits de l'homme, lauréat 2020 du Prix Nobel alternatifImage : Anders Wiklund/TT/picture alliance

L'un des premiers succès de LIFE a été un procès contre la société minière britannique Vedanta dans l'Etat de l’Orissa en Inde, qui a créé un précédent. Le projet d'extraction de bauxite de la société a été interrompu en 2010 - la Cour suprême de l'Inde a reconnu que l'approbation de la communauté locale est requise pour démarrer un tel projet.

L'organisation a également joué un rôle important dans la création du National green tribunal par le gouvernement indien en 2010.

Le tribunal est spécialisé dans les réclamations environnementales et est équipé pour traiter des affaires complexes et multidisciplinaires.

En comblant le fossé entre le système judiciaire et ceux qui travaillent à la protection des ressources naturelles et de la faune, LIFE a déjà considérablement relevé la barre de la protection de l'environnement en Inde.

Lire aussi →Aminatou Haidar accuse Paris de bloquer le dossier sahraoui