Prix nobel de litérature à Elfriede Jelinek - Rapport des inspecteurs américains sur l´armement de l´Irak
8 octobre 2004Le rapport de Charles Duefler écrit la Süddeutsche Zeitung, s´il réfute la principale raison invoquée par Georges Busch pour attaquer l´Irak, donne pourtant au président des munitions supplémentaires pour la justifier a posteriori. Il y est fait état des manigances de Saddam Hussein pour corrompre des membres permanents du conseil de sécurité, afin de passer outre aux sanctions frappant son pays. Selon le journal un dossier donc ambivalent permettant à chacun de l´interpréter à son gré.
Même son de cloche dans Die Welt pour laquelle l´administration Bush a de toute façon depuis longtemps abandonné ses arguments initiaux au profit de la logique suivante : Sans la guerre, Saddam règnerait encore, les sanctions auraient un jour expiré et le dictateur repris ses programmes d´armement. Implacable oui ! Mais, poursuit le commentaire, le discours des politiciens favorables au conflit armé était tout autre et à la lumière de ce rapport et des déclarations de Rumsfeld, il serait temps qu´ils le reconnaissent.
Cependant pour Die Welt comme pour plupart des quotidiens, la vrai une aujourd´hui c´est Elfriede Jelinek qui la fait. Pleine de talent certes, mais aussi figure controversée de par son penchant pour la critique radicale issue de l´esprit soixanthuitard. La féministe prononcée, voit le nazisme partout, exècre l´industrie du loisir et rédige des romans et pièces de théatre souvent insupportables de morosité écrit le journal en soulignant que le fondamentalisme ne devrait pas être à l´ordre du jour.
Beaucoup plus encourageante en revanche, se veut la Franfurter Allgemeine lorsqu´elle invite la lauréate à ne pas considérer sa désignation comme ayant été dictée par le principe d´un quota féminin. Et d´affirmer que le comité de Stockholm n´aurait pu trouver de plume plus inconfortable et radicale. Pourtant il n´a pas reculé devant ce choix, aucune raison donc pour le prix nobel de literature 2004 de se montrer timoré.