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Procès des FDLR : Straton Musoni s'exprime !

Antoine Mouteau8 août 2013

Les leaders de la milice FDLR, Forces démocratiques de libération du Rwanda, sont accusés d'avoir commandé depuis l'Allemagne des crimes de guerre en RDC. Pour la première fois depuis le début du procès, un accusé parle.

Straton Musoni, ici menotté lors d'une précédente audience au tribunal de Stuttgart en 2011
Straton Musoni, ici menotté lors d'une précédente audience au tribunal de Stuttgart en 2011Image : picture-alliance/dpa

La justice allemande accuse le leader de la milice rwandaise des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et son bras droit Straton Musoni de n'avoir rien fait pour empêcher les nombreux crimes de guerre commis entre 2008 et 2009 en République démocratique du Congo. Le procès se tient depuis 2011 mais c'est la première fois que Straton Musoni s'exprime.

« Je ne suis pas du tout comme ça »

Straton Musoni a tout d'abord déclaré qu'il rejette les accusations qui lui sont adressées. Il lisait en allemand et à haute voix une déclaration préparée à l'avance. « Je ne me reconnais pas dans les accusations qui me sont faites. Je ne suis pas du tout comme ça », a lancé Straton Musoni.

Les massacres à l'encontre des réfugiés hutu l'auraient convaincu que ces derniers avaient besoin de leur propre armée, a-t-il déclaré pendant le procès. Mais lorsque le tribunal lui reproche d'avoir avec les FDLR voulu renverser le gouvernement rwandais pour instaurer à la place un régime hutu, Straton Musoni dément complètement.

« Avec cette même logique, on pourrait très bien dire que l'objectif du parti des Verts allemands est de renverser la coalition gouvernementale de la CDU et du FDP pour faire basculer le pays au Moyen-Age », a-t-il ironisé, en référence à la politique allemande.

Une éducation religieuse

Le procès des leaders des FDLR se tient à Stuttgart dans le Bade-WurtembergImage : dapd

Straton Musoni, 51 ans, a profité du procès pour dérouler son parcours. Il s'est décrit comme ayant reçu une éducation religieuse. L'homme a également évoqué son emploi de fonctionnaire de la Poste et ses études en Allemagne à partir de 1986. Straton Musoni a déclaré avoir envisagé de rentrer au Rwanda en 1994. Un retour empêché par le génocide contre les Tutsi, a-t-il affirmé.

L'homme est ensuite resté en Allemagne où il a exercé la profession d'expert informatique. En parallèle, il est très actif dans les organisations de Hutus en exil. Straton Musoni décide plus tard de co-fonder les FDLR qui voient le jour le 1er mai 2000 à Lubumbashi au Congo (RDC). C'est à partir de cette période qu'il aurait commencé à commander la milice, avant d'ordonner quelques années plus tard l'attaque de villages, de nombreux viols et le meurtre de centaines de civils dans l'est de la RDC.

C'est en tout cas ce que lui reprochent les procureurs de la Cour de Stuttgart. Des accusations qu'il a tenté de balayer d'une phrase : « Je me distancie de tels crimes et je les condamne », a-t-il dit avant d'adresser sa compassion et sa pitié envers toutes les victimes de la guerre.

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