Proche-Orient : des accords qui renforcent le désaccord
16 septembre 2020C'est avec le bruit des sirènes d'alerte que les habitants de plusieurs villes israéliennes proches de la bande de Gaza se sont réveillées ce matin. Dès mardi soir de premières roquettes avaient été tirées depuis l'enclave palestinienne vers les territoires israéliens. Ces échanges ce sont ensuite poursuivis à l'aube.
L'Etat hébreu a fait état de 15 roquettes dont neuf ont été interceptées par le système anti-missile. En représailles, l'armée israélienne dit avoir mené des frappes aériennes sur la bande de Gaza en ciblant une usine de fabrication d'armes et d'explosifs, un complexe de lancement de roquettes et une infrastructure souterraine du Hamas, le mouvement qui est au pouvoir à Gaza et qui dispose d'une branche armée.
Après une récente accalmie, il faudra donc encore attendre avant que ne se réalisent les prophéties de Donald Trump et Benjamin Netanyahu. Mardi, après la signature des accords de normalisation à la Maison Blanche entre l'Etat hébreu et deux pays arabes du Golfe, les Emirats arabes unis et Bahreïn, le président américain parlait d'un "nouveau Moyen-Orient" alors que le premier ministre israélien estimait que ces accords pouvaient "mettre fin au conflit israélo-arabe".
Donald Trump, qui signe là une de ses premières victoires diplomatiques, a aussi promis qu'une série de cinq ou six autres pays arabes allaient suivre le pas, sans préciser sa pensée.
Colère des Palestiniens
En attendant, le Hamas et le Djihad islamique, deuxième groupe armé de la bande de Gaza, sont hostiles à ces accords qu'ils voient comme une trahison de la part des pays arabes signataires.
Le Djihad islamique a assuré que ces accords "injustes" allaient "pousser" les "forces de la résistance à poursuivre le djihad".
De son côté, le président de l'Autorité palaisienne, qui se trouve à Ramallah en Cisjordanie occupée, a affirmé qu'il "n'y aura aucune paix, de sécurité ou de stabilité pour quiconque dans la région sans la fin de l'occupation et le respect des pleins droits du peuple palestinien".
Depuis que Donald Trump a pris les rênes à la Maison Blanche, le soutien de Washington aux Palestiniens s'est réduit : aides humanitaires coupées, déplacement de l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, soutien sans faille à Benjamin Netanyahu que Donald Trump aide régulièrement lors des campagnes électorales.
Les éléments qui réduisent l'espoir des Palestiniens d'obtenir leur propre Etat et la fin de la colonisation israélienne se sont accumulés sous la présidence Trump.