Prudence face aux informations venues de Syrie
16 juillet 2012Les observateurs de l'ONU n'ont jusqu'à présent obtenu aucun résultat en Syrie, constate la Süddeutsche Zeitung. Mais malgré cette impression d'impuissance, ces officiers onusiens, non armés, jouent tout de même un rôle, notamment dans la dispute actuelle sur ce qui s'est vraiment passé à Treimsa, où près de 200 personnes ont été massacrées par les troupes du régime.L'opposition a d'abord parlé d'un massacre de civils. Mais les rapports des observateurs donnent un autre son de cloche : l'opération a visé des combattants de l'Armée syrienne libre. Et le journal se demande : pourquoi devrait-on croire sans les vérifier les déclarations de l'opposition ? La fin du carnage viendra aussi, peut-être, de notre capacité à poser la question de la coresponsabilité de l'opposition armée.
Jusqu'à présent, observe die tageszeitung, ce sont les troupes du gouvernement et les milices chahiba qui se sont rendues coupables des crimes les plus monstrueux. Mais dans une guerre où ce qui est en jeu, c'est littéralement la survie, la frontière de la morale est sans cesse repoussée jusqu'à ce qu'elle ne fasse plus du tout effet.
Pour le quotidien, des acteurs internationaux et régionaux sont en train de se livrer en Syrie à une guerre par procuration, qui est en fait dirigée contre l'Iran, contre le Hezbollah libanais et contre le pouvoir chiite en Irak.Die Welt revient sur la visite de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton en Égypte. Et le journal d'imaginer l'état d'esprit de Madame Clinton se demandant pourquoi ne pas aller faire un tour au Caire ? Prendre la température, donner quelques conseils et voir ce qu'il advient des milliards de dollars que les USA versent chaque année au pays...
Cette visite pourrait être une bonne idée s'il ne régnait pas au Caire une atmosphère de coup d'État. Elle risque de modifier l'équilibre entre l'armée et le président Mohamed Morsi. Washington voudrait regagner son influence perdue sur le pays le plus important de cette région en crise et garantir la paix avec Israël. Pour cela, il faudra davantage qu'une courte halte comme celle que vient de faire Hillary Clinton.