Quand les députés sont contre une motion en Ouganda
27 septembre 2017Ces échauffourées ont éclaté lors de la séance plénière le matin du 26 septembre. Les députés se penchaient sur l’amendement constitutionnel déposé par le groupe parlementaire issu du parti NRM, le Mouvement national de résistance du Président Ougandais Yoweri Museveni.
Cette réforme vise à supprimer l’article constitutionnel qui limite à 75 ans l’âge pour les candidats à la présidentielle en Ouganda.
Un projet de loi qui a suscité l'indignation des opposants politiques, de la société civile, des religieux ainsi que certains députés.
La tension a monté au sein du camp des députés contestataires du projet de loi lorsque la présidente de l’Assemblée nationale a autorisé l’introduction de la motion pour qu’elle fasse l’objet de discussion.
Certains élus ont alors commencé à se lancer des chaises. Débordée par la situation, la présidente de l’Assemblée nationale, Rebecca Kadaga, a tenté de rappeler à l’ordre les députés en ces termes: "S’il vous plait, reprenez vos places. Laissez nous nous parler avec des mots et non des chaises."
La gestion de la crise
La police s’est déployée aux alentours du Parlement tout comme dans les points stratégiques de la capitale Kampala.
La semaine dernière des étudiants de l’Université de Makerere avaient été dispersés par les forces de l’ordre alors qu’ils étaient descendus dans les rues pour contester cet amendement constitutionnel.
Le président Ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a aujourd’hui 73 ans. Il ne pourra plus se présenter en 2021 pour un sixième mandat consécutif. A moins d’une réforme constitutionnelle.
Et l’opposition estime que cette limite d’âge, qui risque d’être réformée, reste le seul moyen qui pourrait pousser Museveni à rendre le pouvoir pacifiquement.