Quand tout est prioritaire
2 avril 2015A Damas, des combattants palestiniens aidés de groupes rebelles ont repris les secteurs du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk. Les jihadistes du groupe Etat islamique s'étaient emparés du camp situé dans le sud de la capitale et ils en contrôleraient d’ailleurs encore "certains secteurs". Le régime du président Bachar al-Assad de son côté a subi une série de revers militaires après la prise par les rebelles du dernier poste frontalier avec la Jordanie, quelques jours après la chute de la ville d'Idleb.
Les Syriens manquent de tout
Nourriture, soins médicaux, couvertures, vêtements, selon les Nations Unies, ils sont plus de douze millions de personnes, dont plus de cinq millions et demi d'enfants, dans le pays déchiré par la guerre, à avoir besoin d’une aide d’urgence. Il faudrait au total près de 8,4 milliards de dollars selon l’ONU et les organisations humanitaires sur place.
Outre les pénuries alimentaires, l’accès aux soins médicaux mais aussi l'approvisionnement en eau restent autant de priorités et aussi bien les Nations Unies que de nombreuses autres organisations humanitaires sont prêtes à aider. Nikolai Link est responsable des opérations d’urgences d’Oxfam en Allemagne. Selon lui «il y a différentes approches et c’est bien comme cela. Par exemple en ce qui concerne l'aide en Syrie, même les organisations doivent obtenir l’autorisation du gouvernement, Oxfam l’a fait. Nous avons obtenu l’autorisation du gouvernement pour la construction du système d'approvisionnement en eau dans certaines régions. Il est particulièrement important d'atteindre autant de personnes que possible dans différentes parties du pays »
Un contexte déjà difficile
Les humanitaires sont parfois impuissants quand il s’agit d'atteindre les personnes qui vivent dans les zones sous le contrôle par exemple des groupes rebelles explique Nikolai Link. « Le travail est particulièrement difficile pour nous, par exemple, dans les zones de guerre ou autour des villes assiégées, sans l’autorisation du gouvernement. Cependant, nous travaillons également avec des organisations locales à travers lesquelles nous avons souvent accès à ces zones. De cette façon, nous parvenons à aider ceux qui sont dans les régions que l'ONU définit comme« difficiles à atteindre».
Depuis le début du conflit, c’est l’avenir de la jeunesse syrienne qui est également hypothéqué. Selon les observateurs, plusieurs écoles ont été détruites ou converties en abris.