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Quatre responsables kényans bientôt devant la Cour pénale internationale

23 janvier 2012

1200 personnes environ sont mortes dans les violences post-électorales au Kenya fin 2007 -début 2008. La CPI a maintenu les charges contre quatre responsables soupçonnés de crimes contre l'humanité lors de ces violences.

Des violences assimilables à des crimes contre l'humanité
Des violences assimilables à des crimes contre l'humanitéImage : AP

Après trois mois d'examen des charges, la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale a décidé de maintenir ses charges contre quatre des six Kényans soupçonnés d'avoir joué un rôle lors des violences post-électorales.

L’ancien ministre de l’industrialisation et l’ancien chef de la police n’auront PAS à comparaître devant la justice internationale. En revanche, les quatre autres prévenus si. Présumés innocents jusqu'à leur procès, ils restent cependant en liberté dans un premier temps.

Kenyatta et Ruto, candidats malgré tout

William Samoei Ruto ne comprend pas les charges retenues contre luiImage : dapd

Parmi les quatre hommes contre qui les charges sont confirmées, il y a le bras droit du président Kibaki, Francis Muthaura, et un présentateur radio, Joshua Arap Sang. Mais deux autres attirent particulièrement l’attention parce qu’ils sont candidats à la présidentielle de l'année prochaine. Il s'agit du vice-premier ministre et actuel ministre des Finances que vous avez déjà nommé, Uhuru Kenyatta. Fils du premier président du Kenya, membre de l’ethnie majoritaire des Kikuyu, il est accusé d’avoir fait appel à une milice pour attaquer l’ethnie kalenjin. Egalement dans le collimateur de la CPI, William Ruto, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, issu de l’opposition. Lui, il fait partie des Kalenjin et il est soupçonné d’avoir orchestré des raids contre les Kikuyu dans la vallée du Rift.

Une décision très attendue par la population


L'accusation tient à ce que soient jugés des responsables des deux camps. Cet équillibre est majoritairement saluée par les Kenyans qui en ont assez de l’impunité qui règne dans leur pays depuis des années. C’est l’analyse de Neela Ghoshal, en charge du Kenya au sein de l’ONG Human Rights Watch:

« Ici, au Kenya, tout le monde sait que pendant des décennies, les responsables politiques ont pu commettre des crimes sans être inquiétés. La procédure engagée par la CPI est un moyen de mettre un terme à ces pratiques. La population soutient largement le travail de la CPI. Bien sûr, certains s’y opposent, mais en général, les gens pensent que c’est un pas dans la bonne direction pour le Kenya. »


La défense et l'accusation peuvent demander aux juges de la chambre préliminaire de les autoriser à faire appel dans les cinq jours ouvrables qui suivent l'annonce de la décision, soit avant lundi prochain. Quoi qu’il en soit, et Ruto et Kenyatta ont fait savoir qu’ils maintiendraient leur candidature à l’élection prévue au plus tard en mars 2013. William Ruto qui qualifie « d'étranges » les charges retenues contre lui. Le gouvernement kenyan avait pour sa part affirmé que, grâce à la nouvelle constitution, il serait en mesure de juger lui-même les responsables des violences.

Les observateurs espèrent que la décision de la CPI ne provoquera pas de violences

Ecoutez ci-dessous les réactions des principaux concernés et pourquoi le président Kibaki appelle au calme (avec des sons recueillis par Chrispin Mwakideu et Alfred Kiti).


Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Marie-Ange Pioerron

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