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Que peut la médecine traditionnelle contre le coronavirus ?

Richard Tiéné
24 avril 2020

Au Burkina Faso, les tradipraticiens estiment n’avoir pas été pris en compte dans la lutte contre le Covid-19.

Les spécialistes de la médecine traditionnelle pourraient être associés au travail du ministère de la Santé au Burkina
Les spécialistes de la médecine traditionnelle pourraient être associés au travail du ministère de la Santé au BurkinaImage : DW/Z. Umar

"Nous sommes des chercheurs" (Savadogo Mamadou)

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C’est suite à un appel du roi, le Mogo Naaba, que des spécialistes de la médecine traditionnelle légalement constitués ont proposé des potions contre toute forme d’épidémie.

Il ne s’agit donc pas d’un remède au coronavirus. Les tradipraticiens, comme ils sont appelés ici, déplorent de ne pas être associés, au plus haut sommet de l’Etat, à la lutte contre la pandémie.

Savadogo Mamadou est le président des tradipraticiens :

"Nous ne sommes pas conviés. Le ministère ne s’est pas approché de nous pour nous demander ce que nous pouvons faire, quel produit nous pouvons donner. On ne peut pas se lever pour dire que parce que nous sommes Burkinabè il faut trouver un remède. Ça c’est faux !"

La ministre de la Santé Claudine Lougué réfute cette allégation et estime qu’aucun acteur n’est occulté dans la recherche d’un remède efficace contre la pandémie :

"Tous les fils de ce pays doivent participer au développement du pays. Il faut qu’on puisse lutter ensemble contre tout ce qui peut être un frein à la participation à ce développement. Notre médecine traditionnelle participe à la lutte et est encadrée par le groupe des chercheurs."

Des perspectives de collaboration

Les spécialistes de la médecine traditionnelle sont ouverts à cette approche et souhaitent que leur voix soit entendue et leur expertise reconnue. Savadogo Mamadou :

"Les docteurs qui se plaignent au sujet de leur salaire sont payés par nos cotisations. On leur donne de l’argent pour faire des recherches. Pourquoi ne pas nous allouer des fonds pour nous permettre également de faire de la recherche ? Nous sommes des chercheurs, nous sommes des médecins, nous sommes des responsables."

Des sources proches du dossier indiquent que le ministère de la Santé et les tradipraticiens se retrouveront dans les jours à venir pour envisager des perspectives de collaboration plus fructueuses au profit des populations.

"Nous sommes des chercheurs" (Savadogo Mamadou)

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Les spécialistes de la médecine traditionnelle pourraient être associés au travail du ministère de la Santé au BurkinaImage : DW/Z. Umar
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