Quel exil pour Kadhafi ?
28 avril 2011Trouver un pays d'accueil pour Kadhafi en Afrique, c'est à première vue un jeu d'enfant. Le dirigeant libyen entretient d'excellentes relations avec de nombreux chefs d'Etat africains. Il a investi des milliards sur le continent et aidé plus d'un dictateur à se hisser au pouvoir.
L'Ouganda, possible terre d'accueil
L'Ouganda a été dès le mois de mars le premier pays à ne pas exclure d'accorder l'asile à Kadhafi. Lors de sa prise du pouvoir il y a 30 ans Museveni a reçu un appui massif de la Libye.
Le problème ou en tout cas le risque pour Kadhafi, c'est que l'Ouganda a ratifié le statut de Rome. Il serait donc contraint de livrer Kadhafi à la Cour pénale internationale si cette dernière l'accusait de crimes contre l'humanité.
D'autres pays africains ne reconnaissent pas la CPI. Le Soudan par exemple, dont le président El Béchir est lui même sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI. Mais le président soudanais a déjà dit non:
"Les relations entre chefs d'Etat sont éphémères, les relations entre les peuples sont infiniment plus importantes. Dans les circonstances actuelles, le Soudan n'offrira donc pas l'asile à Kadhafi."
Le Tchad, pays allié
Le Tchad a aussi été évoqué. Le président Idriss Deby doit beaucoup à Kadhafi. Des rumeurs persistantes veulent que la garde républicaine du Tchad se batte actuellement aux côtés des forces pro Kadhafi, ce qui est démenti à N'djamena. Le Tchad a ratifié le statut de Rome mais pourrait faire la sourde oreille aux injonctions de la Haye. On ignore si des pays comme le Zimbabwe ou la Guinée Equatoriale entrent en ligne de compte.
En dehors de l'Afrique, le Venezuela, Cuba et le Nicaragua ont entrouvert la porte au dirigeant libyen. Lequel ne donne aucun signe pour l'instant de vouloir partir vers un exil même doré.
Auteur : Marie-Ange Pioerron
Edition : Mireille Dronne