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Quelle fin pour la « tragédie grecque » ?

4 octobre 2011

La crise de la dette grecque occupe encore une large place dans la presse allemande de ce mardi. Les journaux envisagent les scénarios possibles pour sortir Athènes (et l'euro) de l'impasse.

Les manifestations continuent à Athènes, nouvelle grève générale prévue mercrediImage : dapd

Tous les trois mois, la même chose, écrit Die Welt : les contrôleurs financiers de la troïka vont à Athènes pour vérifier les comptes grecs. Au dernier moment, le gouvernement opère des coupes budgétaires drastiques, mais à chaque fois c'est le même constat : la Grèce ne parvient pas à résorber son déficit public. Face à une montagne de dettes de presque 170% du produit intérieur brut, la politique de sauvetage engagée par l'Union européenne est dans l'impasse. Selon le journal, seule une décote de sa dette peut encore sauver la Grèce.

Pour la tageszeitung, la Grèce ne réussit pas à atteindre ses objectifs de réduction des dépenses parce que justement, elle économise. Les coupes budgétaires étouffent l'économie et creusent encore plus les déficits. La crise, ajoute le journal, est bien plus rapide que la politique : tandis que les parlements de la zone euro discutent d'un deuxième plan d'aide à la Grèce, les nouveaux déficits montrent qu'un troisième plan sera bientôt nécessaire. Une faillite ordonnée, que l'on appelle aussi "remise de dette", semble de plus en plus inévitable.

La troïka des bailleurs de fonds réclame toujours des efforts supplémentairesImage : dapd

La Süddeutsche Zeitung voit elle aussi se rapprocher, inexorablement, la fin de la "tragédie grecque". Les ministres de l'Eurogroupe tentent par tous les moyens de gagner du temps pour préparer le grand final, à savoir la mise en défaut de paiement d'Athènes, en limitant au maximum les dommages collatéraux. Le problème, souligne le quotidien, c'est que les chances de réussite sont liées à la capacité d'action du FESF (le fonds de solidarité européen) et, notamment, à la question du montant total des crédits. Tant qu'il n'aura pas été dit clairement si 440 milliards d'euros suffiront, les ministres européens devront encore essayer de gagner du temps.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il n'y a que deux voies possibles : soit la Grèce choisit la faillite ordonnée en acceptant l'inacceptable, c'est à dire de renoncer à des droits souverains. Soit elle sort de l'union monétaire et bénéficie d'une décote de sa dette. Cette option, écrit le journal, permettrait aux Grecs de souffler un peu, avant de retrousser leurs manches pour reconquérir leur place en Europe.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sébastien Martineau