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Economie

Quelle solution à la crise des céréales ?

Avec agences
8 juin 2022

Les ministres des affaires étrangères russe et turc se sont rencontrés ce mercredi. Timides avancées diplomatiques.

Ukraine Getreide Schiff Nikolaev
Image : Vincent Mundy/REUTERS

Va-t-on éviter le pire dans la crise des céréales, conséquence de la guerre russe en Ukraine ? D'intenses discussions ont eu lieu ce mercredi entre les ministres des Affaires étrangères russe et turc. La DW tente de faire le point sur ce dossier.

Quel est le problème ?

Des millions de tonnes de céréales, et notamment de blé, sont bloquées en Ukraine depuis plusieurs semaines. Il est question de vingt à vingt-cinq millions de tonnes déjà. Soixante-quinze le seront à l'automne si rien n'est fait disent les autorités ukrainiennes. Le pays était, juste avant la guerre, en train de devenir le troisième exportateur mondial, d'où l'urgence. Le blocage se ressent partout, en Afrique notamment. Le prix du pain ou des huiles augmente.

Le Tchad a déclaré l'état d'urgence alimentaire la semaine dernière. Le président en exercice de l'Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, a même brièvement rencontré Vladimir Poutine pour évoquer le sujet.

Pourquoi les marchandises sont bloquées ?

La guerre et les combats sur le terrain handicapent évidemment les exportations. Les troupes russes bloquent les ports ukrainiens en mer Noire, dont celui d'Odessa, principale infrastructure maritime du pays, d'où sortent une partie des céréales.

(Re)lire aussi → Du protectionnisme contre les pénuries de céréales

Les exportations russes sont aussi réduites, alors que la Russie est normalement le premier exportateur mondial de blé. Vladimir Poutine accuse, et là il fait de la politique, les Occidentaux et leurs sanctions. C'est faux en substance. Les sanctions ne visent pas les céréales. Sauf que les échanges bancaires et financiers sont réduits, et cela peut, in fine, bloquer une partie des exportations.

S'ajoute à tout cela le fait que la Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement de détruire les stocks. Tout est bloqué pour l'instant.

Quelles solutions à cette crise ?

L'Onu a élaboré un plan : créer un couloir maritime en mer Noire, pour permettre l'exportation de céréales. La Turquie, membre de l'Otan et bien placé géographiquement, jouerait le rôle de "contrôleur" sur le trajet. C'est de cela dont ont parlé les ministres des Affaires étrangères turc et russe ce mercredi. "Nous considérons qu'il s'agit d'un plan raisonnable et réalisable", a dit ensuite le ministre turc Mevlut Cavusoglu. "Mais bien sûr, la Russie et l'Ukraine doivent accepter la demande de l'Onu, nous avons proposé d'accueillir une réunion à Istanbul pour discuter des détails."

L'Ukraine était en passe, juste avant la guerre, de devenir le troisième exportateur mondial de bléImage : Genya Savilov/AFP/Getty Images

C'est justement dans les détails que se cache le diable. Le ministre des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov pose ses conditions, et renvoie la balle à l'Ukraine. "Pour résoudre ce problème, la seule chose nécessaire est que les Ukrainiens laissent les navires sortir de leurs ports, soit en les déminant, soit en délimitant des couloirs sûrs", dit-il. "Rien de plus n'est nécessaire", selon-lui. Problème : l'Ukraine craint qu'en déminant ses ports, cela n'ouvre la porte à une invasion russe par la mer d'une partie de son territoire, autour d'Odessa notamment. Elle refuse donc de le faire, comme elle l'a dit ce mercredi.

En plus, la Turquie plaide aussi pour une levée de certains sanctions contre la Russie, pour faciliter les exportations russes. Ce qui parait peu probable. Pas de solution claire donc pour l'instant. "Les prochaines semaines seront cruciales (...)", dit ce mercredi le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi di Maio. "Nous attendons de la Russie des signaux clairs et concrets car bloquer les exportations de blé signifie tenir en otages et condamner à mort des millions d'enfants, de femmes et d'hommes." 

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