Quelle est la stratégie mise en place pour venir à bout de la secte islamiste Boko Haram ? Même si pour l'heure, l'avion qui a bombardé le village nigérien n'a pas encore été identifié, plusieurs sources pointent une bavure de l'armée nigériane en voulant cibler les éléments de la secte islamiste. Mais de là à mettre en cause la stratégie utilisée contre la secte islamiste, les analystes sont partagés. Pour le politologue nigérien Ahmadou Boubakar Hassane, ce genre de dégâts collatéraux peut avoir des conséquences dans la lutte contre Boko Haram.

"C’est une mauvaise strategie si cela peut être perçu comme une strategie véritablement. Mais si on ne fait pas la part des choses entre les vrais combattants, les éléments de Boko Haram, et les paisibles citoyens, on largue des bombes comme ca, comme ce qui s’est passé avant-hier dans le village du Niger, je pense que ca peut amener un sentiment de révolte de la part des paisibles citoyens qui peuvent refuser de collaborer en donnant de l’information nécessaire aux forces qui sont en train de combattre Boko Haram.’’

‘’Frappes chirurgicales’’ ?

Le drame qui a causé une trentaine de morts n'est pourtant pas un cas isolé. Lors de la guerre contre les talibans en Afghanistan au début des années 2000, l'armée américaine a usé de cette strategie appelé ‘'frappes chirurgicales'', ciblées pour détruire les bases des jihadistes. Mais le politologue nigérien Ahmadou Boubakar Hassane estime que le contexte est différent dans le cas de Boko Haram.

‘’Les frappes chirurgicales aux quelles vous faites allusion, c’est lorsqu’on a des informations précises sur les lieux de refuge des responsables de ces mouvements terroristes. Les Américains ont fait ce genre de frappes ciblées, lorsqu’ils avaient des informations précises sur le lieu et l'heure d'une réunion, d'une rencontre des principaux chefs de ces mouvements et là ils on fait des frappes ciblées pour les anéantir, les détruire.’’

Hasard, ou simple coïncidence, l'armée nigériane a bombardé ce jeudi les camps d'entraînement et des caches d'armes de Boko Haram dans la forêt de Sambisa. Une forêt située dans nord-est du pays considérée comme une base arrière des insurgés terroristes.