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Economie

Quelles alternatives au cobalt ?

5 juillet 2019

Le Tagesspiegel se penche sur les options pour remplacer le cobalt, alors que la e-mobilité va faire progresser la demande de ce métal pour fabriquer les batteries des voitures électriques.

Kobaltminen in der Demokratischen Republik Kongo
Image : Getty Images/AFP/F. Scoppa

Le Tagesspiegel s'attaque à ce que le journal appelle "le conflit dans les batteries de nos portables." Un conflit, un tiraillement qui grandit, poussé par la mobilité et les voitures électriques dont "l'image écolo verdoyante se retrouve ternie quand on se penche sur les détails. Le problème, c'est le cobalt" qui se retrouve par kilos dans les batteries des voitures électriques.

"Plus de 60% du cobalt est extrait en RDC", nous dit le quotidien de Berlin, qui précise que la demande devrait quasiment doubler d'ici 2026 et continuer à progresser au Congo. Sauf que l'exploitation du métal nuit à la santé et l'environnement.

La demande de cobalt devrait continuer à progresser. Ici une exploitation à Lubumbashi.Image : Getty Images/AFP/S. Tounsi

De plus, "de jeunes creuseurs pensent pouvoir faire de l'argent rapidement dans les mines et font qu'il manque de la main d'œuvre dans le secteur agricole."

Le  Tagesspiegel pose donc la question des alternatives au cobalt. Car il y en a, même si elles restent encore inexploitables. Il y a notamment un "réservoir probablement gigantesque" au fond des océans.

"Elles sont posées comme des patates dans le sédiment : il s'agit de nodules, des sortes de galets noirs renfermant du manganèse, mais aussi du cobalt, du cuivre, du zinc, et du nickel." Ces galets se retrouvent à plusieurs milliers de mètres de profondeur.

Et c'est le problème, car "il n'existe pas encore de mécanisme d'exploitation qui puisse faire remonter les matières premières depuis de telles profondeurs."

Aucune alternative dans un avenir proche

Le journal explique qu'une entreprise belge développe actuellement une machine capable de récolter ces galets. Mais "il faudra encore des années avant une utilisation industrielle."

De plus, lorsque ce jour viendra se posera la question des conséquences pour les écosystèmes sous-marins. "Ces galets constituent au fond des océans l'unique matière solide pour le développement des anémones et des coraux."

La question des alternatives au cobalt congolais reste donc ouverte. Une autre option étudiée est de créer d'autres formes de mélanges de métaux pour faire fonctionner les batteries.

Dans les différents essais avancés par le journal, les batteries s'avèrent cependant plus lourdes et plus volumineuses, mais "plus on trouve d'alternatives acceptables, plus on réduira les besoins en cobalt".

Enfin, c'est aussi au consommateur de faire un effort, en suivant deux règles de base : "utiliser ses appareils le plus longtemps possible, puis les donner aux centres de recyclage."

Selon un chercheur cité, "beaucoup de vieux smartphones sont dans des tiroirs, alors qu'on aurait pu s'en servir comme source de matière première depuis longtemps."

Exodus

L'autre journal de Berlin, la Berliner Zeitung, se plonge cette semaine dans "l'enfer libyen" vu par les migrants, raconté par un réalisateur italien dans un podcast, baptisé "Exodus". Michelangelo Severgnini, 44 ans, vit à Médenine en Tunisie. Il a commencé l'an dernier à entrer en contact avec des milliers de migrants en Libye via la messagerie Whatsapp. Il  ne veut pas donner trop de détails sur la manière de trouver les numéros de téléphone des personnes avec qui il s'entretient.

Des migrants africains protestent contre leur détention au sud de Tripoli.Image : Getty Images/AFP/M. Turkia

Mais "il a réussi, à obtenir des témoignages de l'intérieur et de l'extérieur des camps de détention pour migrants." Pour l'Italien, les quelque 700.000 Subsahariens actuellement en Libye sont la ressource la plus importante pour les milices, davantage encore que le pétrole. "Car ils représentent une main d'ouvre gratuite dans un pays qui ne compte que sept millions d'habitants".

Pour Michelangelo Severgnini, grâce aux nouvelles technologies, "les moyens de faire la lumière sur les zones d'ombre de la Libye sont là, mais personne ne s'y intéresse".