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Quels liens entre migrations et terrorisme?

Tamara Wackernagel17 novembre 2015

En Allemagne, les récents attentats ont mené à un débat autour des liens entre crise migratoire et terrorisme. Crainte d'une menace venue de l'intérieur, politique d'ouverture des frontières, Islam: le débat fait rage.

Slowenien Flüchtlinge bei Rigonce
La liste des pays qui ne souhaitent pas accueillir de réfugiés s'est allongée, à la suite des attentats de ParisImage : Reuters/S. Zivulovic

"La menace intérieure", ces jeunes grandis en Europe qui deviennent terroristes, fait peur, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la FAZ. "La coalition veut faire de ces migrants des patriotes par l’intégration et l’éducation. Cela peut-il vraiment mieux se passer qu'en France?". Pour le journaliste, pas de débat possible sur le terrorisme sans un débat sur l’immigration - ce que la coalition au pouvoir se refuse à faire. Pour le journal Die Welt, de Berlin, c'est une erreur: "nombre d’immigrants et leurs enfants ne chérissent pas vraiment l’idée de s’intégrer dans une société dont ils n’apprécient pas les traditions culturelles et dont le mode de vie les choque. C’est dans leurs rangs que sont recrutés les terroristes. Il ne s’agit pas de les montrer du doigt, il s’agit d’une évidence". Une idée défendue également par la Handelsblatt, de Düsseldorf, pour qui il s’agit aussi de ne "pas importer la guerre qui fait rage au Moyen-Orient."

En Europe, les communautés musulmanes sont régulièrement interpellées et invitées à se distancier du terrorismeImage : Getty Images/AFP

Des amalgames dangereux

Pour la Süddeutsche Zeitung, de Munich, faire des parallèles entre migration, Islam et terrorisme mène à des amalgames dangereux. "Oui", concède le journal munichois, "une communauté a une responsabilité, un rôle à jouer dans la société. Mais elle ne peut pas être rendue responsable, surtout lorsqu’il s’agit d’une communauté définie aussi sommairement que "les musulmans". Celui qui agit de cette manière, il agit de manière profondément misanthrope".

L'après 11-septembre, un exemple à ne pas suivre?

Le 11 septembre 2001, quatre attentats suicides ont fait presque 3000 morts et déclenché des campagnes militaires au Moyen-OrientImage : Reuters

Die tageszeitung, de Berlin, fait un parallèle avec les attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis, et l’emballement sécuritaire qui avait suivi. "Les américains se sont laissés emporter par la rhétorique guerrière de bien des politiques, par la paranoïa. Leur vie n’en est pas devenue plus sûre. Seulement moins libre. L’état d’urgence doit rester l'exception, pas devenir la norme". C’est pourtant "ce qui est à craindre quand les libertés que l’on veut justement défendre en combattant le terrorisme, sont affaiblies et réduites pour des raisons supposées d’efficacité. Alors, les terroristes auraient gagné".




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