Question de morale...
12 avril 2011Avec une photo de Laurent Gbabgo faisant la moue, intitulée « La chute d'un despote », la Une de die Welt est éloquente. Mais le quotidien n'oublie pas non plus les dissensions européennes au sujet des réfugiés d'Afrique du Nord et commente ce dossier en ces termes : au bout du compte, chaque état membre ne considère que ses propres problèmes. Car l'immigration est très souvent LE sujet majeur en termes de bataille électorale, ailleurs plus encore qu'en Allemagne. Mais, à l'instar de la zone Euro, l'espace Schengen ne fonctionne que si chacun remplit ses obligations et respecte les droits des autres. Sinon, c'est la crise.
Ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung : vu l'ampleur des boulerversements qui secouent actuellement l'Afrique du Nord, le nombre de ceux qui cherchent refuge en Europe est plutôt faible. L'Italie, en menaçant de transformer en touristes les réfugiés économiques venus de Tunisie met en jeu la solidarité européenne à son égard. Elle pourrait s'en mordre les doigts le jour où elle aura vraiment besoin de cette solidarité.
Quelle tragédie, lance la Tageszeitung. La législation européenne à ce sujet est très claire et spécifie clairement que le pays européen dans lequel arrive un réfugié reste compétent pour lui. Si monsieur Friedrich, Ministre allemand de l'Intérieur veut l'application pure et dure de ce règlement, c'est qu'ainsi, l'Allemagne n'a quasiment aucune chance de devoir assumer des responsabilités pour les réfugiés venus d'Afrique du Nord. Pourtant, notre pays aurait la place et les capacités pour en accueillir un certain nombre. Mais Berlin veut fermer la porte, même lorsque des gens se noient en Méditerranée.
Qui veut semer la terreur ?
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse à l'attentat de Minsk. Qui a intérêt à semer la terreur en Biélorussie ? Les experts antiterroristes russes n'excluent pas un parallèle avec l'attentat du métro de Moscou, le 3 juillet 2008, qui avait blessé 50 personnes. D'autant que le Palais de la République et l'une des résidences du président Lukaschenko se trouvent à proximité de la station de métro où a eu lieu l'explosion. C'est pourquoi le chef du gouvernement biélorusse a demandé à son KGB de tout faire pour trouver les auteurs de l'attentat. Actuellement, ces auteurs sont encore inconnus et les spéculations sont à l'ordre du jour, conclut le quotidien.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Konstanze von Kotze