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Qui pour diriger l'ANC?

15 décembre 2017

Alors que commence samedi en Afrique du Sud le congrès de l'ANC, les avis sont partagés quant au profil des candidats à la présidence du parti. Cyril Ramaphosa et Nkosazana Dlamini-Zuma s'affrontent pour le leadership.

Bildkombo Nkosazana Dlamini-Zuma und Cyril Ramaphosa
Image : Getty Images/AFP/R. Jantilal/G. Kirk

Un des mouvements de libération les plus anciens du continent africain - l'African National Congress (ANC) - fait face à une crise politique majeure depuis sa prise de pouvoir en Afrique du Sud en 1994 et son issue pourrait conforter le clan du président Jacob Zuma. En effet, l'ANC est divisée alors qu'elle tient sa 54ème conférence élective à Johannesburg à partir de samedi (16 décembre) jusqu'à mercredi (20 décembre). Deux candidats sont en lice pour la présidence du parti : le vice-président Cyril Ramaphosa et l'ex-femme de Zuma et ancienne présidente de l'Union africaine - Nkosazana Dlamini-Zuma. 

La campagne pour l'élection du remplaçant de Jacob Zuma à la tête de l’ANC a été serrée et très intense ces derniers jours. Durant ses meetings, Cyril Ramaphosa a clairement indiqué que l'une de ses priorités, s’il est élu, serait de travailler à relancer l'économie sud africaine. Nkosazana Dlamini-Zuma, de son côté, a dû composer avec les nombreuses affaires dans lesquelles sont ex-mari Jacob Zuma est empêtré. Elle a trouvé un nouveau slogan - Radical Economic Transformation - dans sa tentative de gagner des soutiens.

Nkosazana Dlamini-Zuma porte le fardeau des scandales dans lequel est empêtré son ex-mari, Jacob Zuma Image : picture alliance/CITYPRESS 24

Pour Lesiba Teffo, analyste politique, Ramaphosa et Dlamini-Zuma ont la capacité d'être des leaders, mais il s'inquiète de l'image de corruption qui entache l'ANC: "Ils utilisent les privilèges pour s'enrichir, ils utilisent la politique pour s'enrichir, autrement ils auraient été des gens ordinaires s'ils ne s'étaient pas servis du ticket politique de l'ANC. Peut-être même que certains d'entre eux ont marché sur les cadavres de leurs anciens camarades pour arriver où ils sont"

Les Sud-africains divisés

Les Sud-africains sont pour leur part divisés sur ce qu'ils pensent être le mieux pour le pays. Pour certains, "Nkosazana Dlamini-Zuma a été un très bon leader. Elle peut faire un meilleur travail". Pour d'autres, "la personne qui a fait ses preuves en termes de création d'entreprise, de création d'emplois, d'unité et de confiance c’est Cyril. Cyril sera un meilleur candidat pour diriger le pays à l'avenir"

Cinq des neuf provinces du pays sont déjà acquises à Ramaphosa, tandis que des régions comme le KwaZulu-Natal et le Nord-Ouest soutiennent Dlamini-Zuma, qui peut également compter sur l’appui de la Ligue des Vétérans de l'ANC, celle des femmes et des jeunes de l’ANC. Les partenaires de l'alliance de l'ANC, le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU) et le Parti communiste sont quant à eux favorables à Cyril Ramaphosa.

Image : Reuters/M.Hutchings

Ni pour l'un ni pour l'autre

Mais au sein de la population, certains ne sont convaincus ni par l’un ni par l’autre des deux candidats. "Nkosazna Dlamini-Zuma a échoué même à l'Union africaine et Cyril Ramaphosa est un ami des capitalistes du monopole blanc qui profitent des pauvres. Je n'ai aucune confiance en eux" témoignent des sceptiques. Quel que soit le gagnant, il aura une mission difficile car les Sud-africains de tous les horizons attendent du nouveau leader non seulement qu'il s'attaque aux problèmes socio-politiques, mais aussi qu'il soit exempt de toute trace de corruption.