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Entre le Niger et l'Allemagne, les obstacles se multiplient

Carole Assignon
6 décembre 2023

L'annonce, par Niamey, de la fin de deux missions de sécurité et de défense de l'UE au Niger fait réagir en Allemagne.

Soldat de l'armée allemande à Tillia, dans l'ouest du Niger
Pour les soldats allemands présents au Niger, il s'agissait notamment de former les militaires locaux Image : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Le régime militaire issu du coup d'Etat au Niger a annoncé, en début de semaine, sa décision de mettre fin à deux missions de sécurité et de défense de l'Union européenne dans le pays. Il s'agit de la mission civile européenne Eucap Sahel et de la mission de partenariat militaire EUMPM. Des missions qui concernaient également les soldats allemands

C'est pour soutenir et renforcer les capacités de l'armée nigérienne que Berlin avait décidé d'impliquer des soldats allemands dans la mission de partenariat militaire EUMPM Niger. L'objectif de l'engagement allemand au Sahel était d'endiguer l'instabilité et la violence. Ceci, en étroite coopération avec l'Union européenne et les Nations unies. Par ailleurs, le gouvernement fédéral souhaitait contrer toute aggravation des crises que connaît le Sahel. Une démarche qui ne pourra plus être possible, en tout cas pas au sein de l'EUMPM qui, comme la mission civile européenne Eucap Sahel, a pris fin, sur décision des militaires au pouvoir à Niamey.

L'Allemagne aidera toujours la population 

Alexander Müller, porte-parole du groupe parlementaire libéral FDP pour les questions de défense, déplore cette décision, mais il rappelle que Berlin n'accepte pas les coups d'Etat militaires. Il fait aussi remarquer que le nombre de soldats concernés n'est pas important : pour l'EUMPM Niger par exemple, une soixantaine. 

Il assure toutefois que Berlin est prêt à apporter son aide aux populations mais, précise-t-il, "nous le ferons avec le moins de coopération possible avec le gouvernement putschiste, c'est effectivement le défi que le gouvernement fédéral relève actuellement.”

Berlin entend continuer à soutenir les populations du SahelImage : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Berlin poursuit en effet son aide au développement dans les pays Sahéliens, dont le Niger. Ceci alors que la situation sahélienne en matière de sécurité n'a cessé de se dégrader dans la région avec l'extension des zones contrôlées par les groupes djihadistes.

Un statu quo

L'annonce de la fin de l'EUMPM et d‘Eucap Sahel ne surprend pas le député social-démocrate Christoph Schmid : "Après tout, de notre côté, nous avons effectivement suspendu la mission. C'est donc désormais une confirmation du statu quo par les militaires nigériens". Il reconnaît toutefois que "c'est bien sûr un obstacle au retour à la coopération".

Selon le député, "même si nous souhaitons travailler sur une base de valeurs au niveau européen, il nous sera très difficile de travailler ensemble sur cette base tant que cela n'ouvrira pas la voie au retour à la démocratie. Tant que le président Bazoum, par exemple, ne sera pas libéré.”

Pour Christoph Schmid, la région du Sahel dans son ensemble est importante pour l'Europe qui ne souhaite pas la négliger, non seulement en raison du flux de réfugiés, mais aussi en raison du niveau de coopération qui s'est développé au fil des décennies.

Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique
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